À Carentoir (56), Guillaume Buchet et son associé élèvent 150 vaches laitières, qui produisent chaque année 1,4 million de litres de lait. L’exploitation dispose également d’un atelier porcin. Depuis 2014, le Gaec s’est équipé d’un robot d’alimentation Vector de chez Lely, l’un des premiers installés en France.« À l’époque, notre intérêt pour le robot était surtout lié à la main-d’œuvre », explique l’agriculteur lors d’une conférence au Space. « Nous avons trois salariés, mais l’astreinte du week-end est toujours contraignante. » Avant d’investir, les éleveurs ont hésité avec une nouvelle mélangeuse automotrice de 15 m3, certes moins chère mais aussi plus gourmande en main-d’œuvre.
Une économie de 650 heures par an
Tout chiffrer
En 2014, l’achat du robot et du bâtiment abritant la cuisine a coûté 210 000 €. « Nous avons volontairement surdimensionné la cuisine pour gagner en souplesse », précise Guillaume Buchet. « Pleine, elle nous assure cinq jours d’autonomie. » Le remplissage des cellules nécessite entre 3 et 4 heures de travail hebdomadaire. Le coût de main-d’œuvre a été évalué à 6 000 €/an par les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, ainsi que par l’Idele, dans le cadre du réseau Inosys. À titre de comparaison, une mélangeuse automotrice aurait coûté 159 000 €. « Le coût de main-d’œuvre a cependant été estimé à 25 500 € par an, entre la préparation et la distribution des rations, ainsi que la gestion des refus », ajoute Agathe Sergy, de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Les charges de fonctionnement du Vector (8 900 €) sont aussi légèrement inférieures à celles de la mélangeuse (11 200 €). « Hors contrat de maintenance, les frais concernent surtout les pièces d’usure », déclare l’agriculteur. Sur les trois dernières années, les frais d’entretien se sont limités en moyenne à 1 450 €/an.
Un retour sur investissement rapide
« Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas », affirme Guillaume Buchet. « Nous avions des inquiétudes sur les alarmes, mais elles sont rares et la plupart proviennent d’erreurs humaines. En 9 ans, nous avons eu très peu de grosses pannes. » Le retour sur investissement, calculé en intégrant l’économie de main-d’œuvre, a été estimé à cinq ans. « L’économie de temps de travail avec le robot est de 650 heures par an », souligne Agathe Sergy.
Alexis Jamet
Pas d’augmentation du lait
Depuis la mise en route du robot d’alimentation, les associés du Gaec des 3 villages n’ont pas observé de gain significatif de production laitière, même si les rations ont évolué. « Nous étions déjà à 10 500 litres », raconte Guillaume Buchet. « Nous avons cependant constaté un impact sur la croissance des génisses. »