Anticiper le départ des salariés de l’agroalimentaire

30% des salariés de l’industrie agroalimentaire vont arrêter dans les dix ans à venir, en Bretagne. Leur remplacement n’est pas évident.

Femmes en débat - Illustration Anticiper le départ des salariés de l’agroalimentaire
Angélique Goodall, France Travail Bretagne, Aurélie Leveque (Régalette), Charlotte Le Clere (Celvia Dindes), Cécile Oger et Marie Anger (Vénétis), en débat, lors d’une soirée organisée par Nicole Le Peih, députée du Morbihan, à Plescop. | © F. Lucazeau - C. Besse

On évoque souvent le renouvellement compliqué de la génération d’agriculteurs qui fait valoir ses droits à la retraite actuellement. On parle aussi de la difficulté à recruter et fidéliser des salariés agricoles. On parle moins de l’industrie agroalimentaire, pilier de l’économie bretonne, pourtant confrontée au même problème. Près d’un tiers des salariés vont quitter le métier dans la décennie. Comment les remplacer ? On pense naturellement à la main-d’œuvre étrangère. Selon l’Insee, 5 000 immigrés travaillent dans les entreprises agroalimentaires bretonnes, soit 7 % des employés du secteur. 1 600 exerçaient dans l’activité bouchère. « Il y a aussi des vétérinaires, des datas scientists… », précise Rémi Cristoforetti, président de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA) et directeur de la coopérative Le Gouessant. « Nous les considérons avec respect et bienveillance. Nous les accompagnons en leur proposant des cours de français, en leur facilitant l’accès au logement ». Les décideurs auraient-ils fait une croix sur la main-d’œuvre locale, à l’évidence peu attirée par le domaine d’activité ? « C’est à nous de créer de l’intérêt. Ce n’est pas facile, car avec 6% de chômeurs dans la région, nous sommes quasiment au plein emploi. Notre industrie va évoluer, avec les nouvelles technologies. Nous devons attirer des talents, dans la durée. Il faut, en parallèle, raccrocher les personnes qui sont actuellement loin de l’emploi, mais c’est un travail de fond ». 5 000 immigrés dans les entreprises agroalimentaires bretonnes Le logement sera au centre du problème En prolongeant les tendances démographiques récentes, la Bretagne comptera près de 300 000 habitants de plus en 2050 par rapport à 2021, selon l’Insee, entraînant une pression immobilière accrue, déjà sensible sur certains territoires. Six dirigeants bretons sur dix considèrent le logement comme un obstacle important pour le recrutement de nouveaux salariés. Certaines entreprises ont pris…

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