Un essai à l’échelle de la rotation

Sur une parcelle de 5 ha, le Gaec de Voten Braz teste pendant six ans un panel de pratiques innovantes. Objectif : réduire les intrants, mieux couvrir les sols, améliorer leur structure, tout en gardant un œil sur la rentabilité.

Pulévrisateur Ara dans champ de haricots - Illustration Un essai à l’échelle de la rotation
Lors du traitement à 2 feuilles, le Ara devrait pouvoir pulvériser seulement 20 à 30 % de la parcelle. | © Paysan Breton

À Cléguerec (56), Bretagne Plants, Eureden et Blavet Terres et Eaux ont lancé un essai de 6 ans sur une parcelle du Gaec de Voten Braz. « Nos objectifs sont multiples : réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et les fuites d’intrants, maximiser la couverture du sol, améliorer sa structure et sa vie biologique, et limiter l’érosion », énumère Aurélien Transon, technicien agricole chez Blavet Terres et Eaux. « Sur six ans, nous pourrons actionner plusieurs leviers à l’échelle de la rotation, qui inclut également des légumes de plein champ et des haricots. » Pour mesurer les impacts de ces leviers, des indicateurs agronomiques (IFT, biomasse…) et économiques (coût des intrants, temps de travail, marge brute…) seront utilisés. Pour la première année d’essai, la parcelle de 5 ha est implantée en haricot. Une moitié est dédiée à l’itinéraire technique habituel du Gaec, l’autre est réservée à des pratiques innovantes.

Un écartement de 50 cm pour permettre le binage

Réduire les intrants

Le désherbage au stade 2 feuilles a été confié au pulvérisateur Ara de chez Ecorobotix. Équipée de caméras et d’un algorithme de reconnaissance des adventices, la machine cible chaque plante indésirable avec un traitement ultra-localisé. « Sur haricot, nos essais de 2024 ont montré une réduction moyenne de 73 % du volume de bouillie », précise une technicienne d’Eureden. La culture a également été semée à 50 cm au lieu des 37,5 cm habituels, afin de permettre un futur binage. La réduction des intrants a même débuté avant le semis. Dans la modalité innovante, la dérobée a été détruite mécaniquement, et le traitement de prélevée (Centium) réduit de 20 %. Un outil d’aide à la décision sera également utilisé pour ajuster l’intervention au stade T2.

Connaître l’état de ses sols

Un état des lieux de la structure du sol a été effectué avant la mise en place de l’essai. « C’est intéressant d’avoir ces données à l’échelle de mon système », observe Guenaël Le Beller, l’un des associés du Gaec. « Grâce à ces analyses, j’ai par exemple pu constater que cette parcelle était déficitaire en magnésie. Réduire mes intrants serait aussi bien sûr un avantage conséquent, tant que cela n’impacte pas mes cultures. »

Alexis Jamet

Tester le méteil

Éleveur laitier, Guenaël Le Beller implante régulièrement des dérobées à base de RGI et de trèfle. Pour tenter d’améliorer la structure du sol, le mélange a été remplacé par du méteil avant le semis de haricot. Celui-ci associait seigle, vesce ainsi que trèfle incarnat et forestier. « La terre était plus souple, mais le méteil reste plus contraignant par rapport à sa date de récolte et aux valeurs alimentaires plus variables que le RGI et trèfle », déclare l’agriculteur.


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