L’histoire démarre au début des années 50 avec Émile Guillon, le grand-père agriculteur, qui s’équipe d’une moissonneuse. Désireux d’amortir son équipement, ce précurseur a l’idée de proposer ses services à ses voisins. Le concept plaît, l’affaire est lancée. La deuxième génération, composée d’Émile Guillon fils et de Francis Barbot – le mari de sa sœur –, va, elle, structurer et développer la société. En 1977, l’ETA Guillon- Barbot est ainsi la première SARL créée dans le milieu agricole en Ille-et-Vilaine.
Implantée à Vitré, au cœur d’un bassin agricole dynamique, l’entreprise se diversifie pour répondre au développement des exploitations de son secteur : ensilage, semis, récolte de maïs, travaux d’épandage… La conjoncture est porteuse, l’ETA a le vent en poupe et ne chôme pas. « Nos pères allaient jusqu’en Eure-et-Loire réaliser des chantiers de pressage de paille qu’ils ramenaient ici ensuite ». En 1991, les deux beaux-frères franchissent une nouvelle étape en rachetant une entreprise de travaux agricoles située à Bais, à une quinzaine de kilomètres plus au sud. Puis, au début des années 2000, pour les deux hommes qui sont nés la même année, arrive le moment de songer à la transmission. « C’est alors que nos pères nous ont clairement demandé si nous voulions revenir pour reprendre l’entreprise », se souviennent Karine Moreaux, la fille de Francis, et Jérôme Guillon, le fils d’Émile.

Une vision claire de l’avenir
Si, à l’époque, tous deux travaillent à l’extérieur – en cabinet comptable pour elle, chez un spécialiste des systèmes de stockage pour lui –, ces cousins connaissent cependant bien l’entreprise familiale pour y avoir baigné depuis leur enfance. Durant les vacances scolaires, Karine était au bureau à répondre au téléphone tandis que Jérôme s’installait derrière le volant d’un tracteur. Aussi, la transmission s’est-elle effectuée très naturellement. « Nous sommes complémentaires. Et nous avons veillé, dès le départ, à avoir chacun des secteurs d’activité bien identifiés ». Avec d’un côté la facturation, la comptabilité, les ressources humaines et l’administratif, et de l’autre, la gestion du machinisme, des pièces, de l’atelier, du commercial et du planning. « Mais toutes les décisions stratégiques se prennent à deux ! En échangeant, il est plus facile de prendre de la hauteur, d’avoir une vision claire de l’avenir ».
Un avenir que ces dirigeants ont su construire avec méthode. En misant notamment sur l’essor de l’agriculture de précision pour aider sa clientèle à gagner en rendement et en qualité. « Prenons l’exemple d’une parcelle avec un rendement moyen de 14 tonnes de matière sèche à l’hectare. Certaines zones sont à 10 tonnes, d’autres à 18. Si vous intervenez uniformément sur l’ensemble, cela signifie que vous vous retrouvez à la fois avec des parties carencées et des endroits excédentaires. C’est pourquoi, en partenariat avec Soyl France, nous proposons des diagnostics ». En identifiant et en localisant les facteurs limitants, la méthode permet, en quelques années, de rééquilibrer un sol. Et d’amorcer un cercle vertueux où se conjuguent gains en rendement, meilleure maîtrise des coûts de production et respect de l’environnement. Membre depuis plusieurs années du réseau Cléo, qui regroupe des entreprises de travaux agricoles innovantes, l’ETA bretillienne est en veille permanente et n’hésite pas à investir dans de nouvelles solutions si elles présentent un intérêt pour ses clients et que cela répond à une logique économique.
Un nouveau souffle
« Parmi notre clientèle, nous constations des tailles d’exploitations de plus en plus importantes, souligne Jérôme Guillon. Afin de pérenniser l’entreprise et de répondre au développement de nos clients, nous avons fait le choix, en avril 2024, de rapprocher nos forces humaines et nos moyens matériels avec la société Chanteux, basée à Domalain. Grâce à cette évolution, nous avons désormais la capacité de répondre à toutes les demandes tout en continuant à assurer la même qualité de service ».
Arborant désormais le même logo, chaque entité a su conserver son histoire propre tout en harmonisant les pratiques comme le ticket restaurant (lire par ailleurs). « Chanteux et Guillon-Barbot sont deux structures familiales qui se complètent, avec des collaborateurs bien formés et fidèles. Pour avoir été salariés avant, Jérôme et moi sommes attentifs au bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle de nos équipes », souligne Karine Moreaux. Un vrai gage de longévité pour cette entreprise qui fêtera un demi-siècle d’existence en 2027.
Jean-Yves Nicolas
Simple et facile
Opinion – Christophe Drugeot – responsable de clientèle agricole, pôle d’expertise CMB, Vitré
Le ticket restaurant permet à l’employeur d’offrir plus de pouvoir d’achat à ses salariés, tout en profitant d’une fiscalité attractive. C’est un dispositif simple à mettre en place pour le dirigeant et facile d’utilisation pour le bénéficiaire : carte de débit sans contact, application mobile, suivi de la consommation en temps réel, paiement au centime près, utilisable chez les restaurateurs ainsi que dans les commerces alimentaires… L’offre Ticket Restaurant fait pleinement partie de la gamme de solutions d’ingénierie sociale que propose le Crédit Mutuel de Bretagne ».