Dossier technique

« Je suis un adepte des cultures plantées »

Ferme de Kerancreac’h, Bannalec (29) - Le recours à des cultures plantées est une solution qui plaît à Nicolas Picollec. Pour les implantations de printemps, période chargée en travail, il utilise des plants français de patate douce.

Deux hommes dans une serre - Illustration « Je suis un adepte des cultures plantées »
De gauche à droite : Nicolas Picollec, maraîcher à Bannalec et Sébastien Floch, commercial pour Voltz Maraîchage. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

En activité depuis 18 ans, Nicolas Picollec cultive de la patate douce depuis presque aussi longtemps. « Je l’ai démarré il y a environ 15 ans, j’aime essayer autre chose ». Le maraîcher installé à Bannalec (29) dispose de 6 ha de cultures de plein champ et de 7 000 m2 d’abri. Une quarantaine de légumes sortent ainsi des terres tous les ans, ils sont écoulés sur les marchés proches de la ferme à raison de 6 marchés par semaine. Cette production conventionnelle est rendue possible par la présence de son épouse Géraldine, salariée, et de 3 personnes employées à plein temps. Des saisonniers viennent compléter l’équipe pendant les pics de travail.

L’arrosage fera le rendement

Pour mener à bien cette famille de liseron produisant des tubercules orange, blancs ou violets, la Ferme de Kerancreac’h se fournit chez la société Voltz Maraîchage. « Je reçois des plaques dont chacune contient 84 plants, en motte horticole de 3,5 cm de diamètre ». Le sol est au préalable préparé par le passage d’un enfouisseur à pierre, puis d’un cultirateau. Après le déroulement du film plastique biodégradable, la planteuse à godets vient mettre les mottes en terre. « J’irrigue de suite avec 2 passages de canon, le système de goutte-à-goutte suivra ensuite la culture ».

L’eau, un élément primordial

Pour réussir de belles récoltes, « c’est l’eau qui fait le rendement, qui peut aller du simple au double », note Sébastien Floch, commercial pour la maison grainière Voltz Maraîchage, qui rappelle au passage que le plant « s’enracine très bien autour de 20 °C. Sans paillage, cela ne fonctionne pas ». Chaleur donc pour pouvoir réussir son itinéraire cultural, ou plantation sous abri obligatoire. Pour autant, Nicolas Picollec n’utilise pas de voile de forçage type P17, car ses patates douces démarrent en semaine 20 (vers la mi-mai), une période de l’année « où nous avons beaucoup de travail. Je préfère cultiver simplement. Je suis très adepte des plants, technique qui simplifie énormément les choses ».

Tout part d’une culture in-vitro

Avant d’arriver chez ses clients, les plants de patate douce naissent chez Voltz Maraîchage, sur leur site d’Angers (49). « Nous recevons des plants in-vitro américains, puis nous récoltons les tubercules qui sont ensuite mis à germer », détaille Sébastien Floch. Ces germes servent de base à des boutures qui sont enfin expédiées chez les maraîchers. Multiplier soi-même ses plants « est possible, mais avec des plants faits maison, le rendement est rapidement altéré ». Le fait de passer par des plants cultivés in-vitro permet aussi de se prémunir de présence de maladies.

La société propose à son catalogue une dizaine de variétés origine France, plus ou moins sucrées, dont certaines sont adaptées à la filière industrielle. Chez Nicolas Picollec, c’est Orléans qui est plébiscité, il s’agit d’une chair ferme à peau orange-rosée et à chair orange.

Chez les producteurs, « 3 phases sont importantes : l’implantation, avec des premières semaines décisives, puis la période où les plants commencent à s’étaler et font leur feuillage, et enfin la période de grossissement ». Peu sensible aux maladies et aux ravageurs, la patate douce ne mobilise pas beaucoup d’azote pour croître. « Apporter trop d’azote la ferait partir en feuillage trop dense ». La plante préfère la potasse et le zinc.

Une fois reçus à la ferme, les plants « peuvent attendre 7 jours pour être plantés, mais mieux vaut démarrer ses chantiers de suite, en plantant profond ».

Le cycle dure 20 semaines, « je récolte à la fourche car c’est une culture délicate, qui marque rapidement », note le Finistérien. Planté à une densité située entre 25 000 et 30 000 sujets à l’hectare, le rendement avoisine dans les meilleures conditions 2 kg par pied. « Les récoltes commencent ici vers la fin août ».

L’Hexagone produit chaque année 25 000 t de patate douce. Voltz Maraîchage fournit 10 millions de plants à ses 1 400 clients, pour moitié en agriculture biologique, l’autre moitié en conventionnel.

Fanch Paranthoën

Repères : 6 ha de plein champ ; 7 000 m2 d’abri ; Une quarantaine de légumes.

La poire de terre trouve sa place

Dans les champs de la ferme de Kerancreac’h, une partie des terres reçoit de la poire de terre (yacon). Conduite sur le même principe que la patate douce, cette culture de la famille des dahlias part de plants reçus en motte cubique de 5,5 cm de largeur. L’espèce « a besoin de froid pour se charger en sucre, elle sera récoltée en décembre prochain ». Chaque plant de poire de terre peut donner 3 kg de tubercules.


Tags :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article