La fauche avant maturité reste efficace pour limiter les pertes par déhiscence (ouverture des siliques). « Trop d’interventions ont encore lieu trop tard, quand les siliques commencent à s’ouvrir », observe Marc Quéméré, entrepreneur de travaux agricoles à Scaër. Résultat : perte de graines au sol et baisse de rendement.
C’est quand le bon moment ?
Il faut faucher avant que les siliques ne deviennent cassantes. Le bon créneau ? « Lorsque les siliques sont vertes à jaunes et encore souples sous les doigts ». À ce stade, 60 à 70 % des graines ont viré au brun. Un contrôle manuel est indispensable : ouvrez une dizaine de siliques à différents étages de la plante. Si la majorité des graines sont brunes, dures à l’écrasement mais pas encore sèches, c’est le moment.
Intervenir à ce stade permet non seulement de limiter les pertes, mais aussi de gagner en matière sèche : « Après fauche, la plante continue de sécher naturellement au champ, sans ouvrir ses gousses. La pluie n’a pas d’impact : le colza continue de mûrir ». C’est aussi une manière d’anticiper les orages, qui fragilisent brutalement les siliques à pleine maturité.
Un passage trop tardif annule l’intérêt technique de la faucheuse andaineuse.
Un jour plus tôt, plutôt qu’un jour trop tard
Un passage trop précoce, en revanche, peut nuire au PMG. Il faut donc viser juste. En résumé : « Mieux vaut intervenir un jour trop tôt qu’un jour trop tard ».
Didier Le Du