Avec un système groupé et pâturant sur les 152 ha de surface fourragère principale (SFP), Vincent Caillard et Éric Poussin élèvent 160 vaches Blondes d’Aquitaine en système naisseur-engraisseur. En 2020, ils décident d’intégrer de la luzerne dans leur rotation pour réduire les charges liées aux achats de concentrés. Leur objectif : accroître l’autonomie protéique pour l’alimentation des animaux tout en améliorant l’empreinte environnementale de l’exploitation. Pour y parvenir, ils s’engagent avec leur partenaire Elvea Bretagne dans la démarche Agri Bas Carbone, qui commence par un diagnostic Cap2ER. L’évaluation réalisée en 2023 sert de base à un plan d’actions sur 5 ans, accompagné d’un suivi technique sur 3 ans, soutenu par la Région, les interprofessions et les organismes bancaires. 400 élevages bretons engagés dans la démarche Agri Bas Carbone depuis 2023. « Il est important de communiquer positivement et de pouvoir démontrer au consommateur, avec des chiffres concrets, qu’un élevage allaitant ne pollue pas, tout en lui montrant comment on travaille », insiste Vincent Caillard. À l’origine du diagnostic Cap2ER, il espérait aussi pouvoir vendre le carbone économisé, « mais c’est loin d’être simple… » Valoriser le bocage et la luzerne produite sur site La luzerne est devenue un pilier de leur stratégie fourragère. Grâce à cette légumineuse riche en protéines, ils ont fait passer leur taux d’autonomie protéique de 89 à 92 %, en augmentant la surface consacrée à la luzerne de 15 à 20 ha, à la suite de la reprise de 10 ha de foncier. Ce fourrage, parfaitement adapté à leur système, permet aussi d’arrêter les achats de luzerne déshydratée, remplacée par du foin séché sur l’exploitation. En 2024, un tournant est en effet pris avec l’investissement dans un séchage en grange pour un montant de 150 000 € (dont 50 000 € d’aides). Installée dans un ancien…
Dossier technique
De la luzerne pour plus d’autonomie protéique
Gaec de Montbrouard, Sens-de-Bretagne (35) - Grâce à un séchage en grange couplé à une chaudière biomasse, valorisant le bois du bocage local, la luzerne auparavant achetée sous forme déshydratée est désormais séchée et distribuée en foin sur l’exploitation.
