18644.hr - Illustration Deux unités de méthanisation sur un même site
À Liffré, les 2 unités de méthanisation par injection produisent 80 Nm3 et 110 Nm3 de biométhane.

Dossier technique

Deux unités de méthanisation sur un même site

La première unité de méthanisation a été construite pour se diversifier suite à la crise laitière. La seconde est arrivée car l’opportunité de produire plus de biogaz s’est présentée sur le secteur de Liffré. 

« Je me suis installé en 2000 avec mon frère Arnaud sur l’exploitation laitière située à Liffré (35). En 2009, avec l’arrivée de Franck Perrodin le 3e associé notre production était de 1,3 million de litres. La même année, suite à la première grosse crise laitière, nous avons débuté une réflexion de diversification sur l’exploitation », raconte Jean-Christophe Gilbert, un des 3 associés de la SCEA du Champ Fleury. L’exploitation est entourée de routes, avec un trafic qui se densifie chaque année avec l’accroissement des communes périphériques de Rennes. « La gestion du pâturage du troupeau laitier devenait de plus en plus compliquée et source de conflits avec les usagers de la route. Les éleveurs ont alors fait le choix de conserver les vaches en bâtiment. Cette présence des animaux en bâtiment nécessitait la création de stockage d’effluents supplémentaire. La construction d’une unité de méthanisation devenait alors une évidence et nous permettait de nous diversifier tout en effectuant la mise aux normes », retrace Jean-Christophe Gilbert. 

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L’ancienne stabulation laitière en système logettes est aujourd’hui dédiée à l’engraissement de femelles croisées Bleu Blanc.

De 56 à 70 Nm3 de production de biogaz en 1 an

Le premier projet de méthanisation par cogénération est vite effacé pour laisser place à l’injection car ce process ne nécessite pas de valorisation de chaleur. « Suite à la rencontre avec David Colin responsable biométhane chez GRDF nous avons lancé l’étude de faisabilité. Le dimensionnement de l’unité de méthanisation a été revu à la hausse. Nous avions également la possibilité d’incorporer des matières extérieures que nous avons trouvées en démarchant des industriels du secteur. » En 2015, la première unité de méthanisation par injection bretonne de 56 Nm3 (normo mètre cube) est mise en route à la SCEA du Champ Fleury à Liffré. Suite au démarrage de l’injection de biogaz sur le réseau plusieurs industriels se sont manifestés pour proposer leurs déchets aux exploitants. Trois mois plus tard, la capacité d’injection passe de 56 à 70 Nm3 pour atteindre 80 Nm3 en 2016 qui marque la saturation du réseau. 

L’arrêt du lait n’était pas un choix

En 2018, SVA ferme les portes de son abattoir de Liffré, l’entreprise consommait 30 % du gaz produit par la méthanisation. « Afin de pouvoir maintenir notre niveau de production, GRDF a trouvé la solution en diminuant la pression du réseau qui distribue la ville de Rennes ce qui a permis d’y envoyer le biogaz. Cela nous a même offert l’opportunité d’injecter plus et donc de revoir notre installation. » Les 3 associés se sont alors lancés dans les devis et les études économiques. « Il s’est avéré que la construction d’une nouvelle unité de méthanisation à côté de la première était la meilleure solution. Elle produit aujourd’hui 110 Nm3.  » La mise en route de cette nouvelle unité s’est faite en 2020 quelques mois avant que les éleveurs ne prennent la décision d’arrêter la production laitière. « L’arrêt du lait n’a pas été un choix mais une obligation. Notre laiterie qui ne trouvait plus de débouchés pour le lait conventionnel nous a demandé de produire du lait de pâturage avec une obligation de sortir les vaches au minimum 200 jours dans l’année. Ce système pâturant n’était pas compatible avec la robotisation de la traite ni avec la traversée des routes à forte circulation autour de l’élevage. Après avoir contacté différentes laiteries pour leur proposer notre lait leurs réponses négatives nous ont obligés à prendre la prime à la cessation laitière », livre-t-il. 

L’éleveur profite de l’occasion pour faire taire les rumeurs qui disaient que la méthanisation avait poussé à l’arrêt de la production laitière. 

Les bâtiments d’élevage de nouveaux occupés

Les éleveurs passionnés de bovins avaient mal au cœur de voir leurs bâtiments vides depuis le départ des laitières. « Nous avons saisi l’opportunité de nous lancer dans l’engraissement de femelles croisées Blanc Bleu. Elles restent à l’engraissement dans nos bâtiments pendant 18 mois. Aujourd’hui, nous avons 270 bovins sur l’élevage dont une partie est élevée dans l’ancienne stabulation laitière équipée de logettes. C’était une première de faire de l’engraissement en système logettes et cela fonctionne très bien », précise Jean-Christophe Gilbert.


Un commentaire

  1. CSNM

    Quelles subventions pour cette deuxième construction ?
    Et quelles subventions avaient été obtenues pour le cogénérateur ?

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