17588.hr - Illustration Le Gall a célébré le beurre
Une table ronde à laquelle participaient notamment André Sergent, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, et Jean Ollivro, géographe, a permis de resituer la place du lait – et du beurre – en Bretagne.

Le Gall a célébré le beurre

Le beurre de baratte Le Gall a fêté ses 100 ans le 28 septembre à Quimper. L’occasion de mettre un peu de sel sur ce marqueur d’identité bretonne.

La laiterie Le Gall, récemment labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, est le mariage d’une Bigoudène et d’un Léonard. D’une entreprise née à Landudec en 1923 et de la laiterie Sill, de Plouvien. Si l’on en croit les légendes associées à ces deux territoires finistériens, le beurre qui sort de ces barattes n’aurait pas dû être généreux… C’est le contraire, comme l’ont expliqué les maîtres-beurriers de l’entreprise qui ont insisté sur le savoir-faire de l’entreprise, « mélange d’expertise et de patience pour arriver à ce beurre d’exception ». Ou dit autrement par Gilles Falc’hun, président de Sill Entreprises : « C’est du bon beurre ». Espiègle, il ajoute : « 1923, c’est l’année de l’invention du BCG, de la machine à laver… et de la marque Le Gall. Je vous laisse juge de désigner la meilleure invention ».

On peut rigoler de beaucoup de choses mais pas du beurre

Sur les traces du néolithique

Gilles Falc’hun ose un trait d’humour, même si selon Frédérick Bourget, directeur général des produits laitiers frais à la Sill, « en Bretagne on peut rigoler de beaucoup de choses mais pas du beurre ». Et pour cause, le beurre fait partie de la longue histoire de la Bretagne… depuis le néolithique. Et pas par hasard, comme l’explique Jean Ollivro, géographe, précisant que sa présence sur le territoire repose sur 4 socles : « Une terre propice aux herbages ; une température douce adaptée pour transformer la crème en beurre ; des races beurrières (14 L de lait de Bretonne Pie Noir pour faire un kilo de beurre contre 28 L pour une Normande) et enfin la présence de sel pour assurer la conservation. »

Le virage de l’époque

Solidement ancrée en Bretagne, cette culture du beurre  doit à présent éviter l’écueil « des 50  % des éleveurs laitiers qui doivent prendre leur retraite d’ici 2030 », a pointé André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture, satisfait d’observer qu’après « deux décennies où le secteur de l’élevage n’était pas rémunérateur », il lui « semble que ça change ». L’autre grain de sable à éviter, ce serait, selon Freddy Thiburce, cofondateur de Manger du sens, « la non-prise en compte de l’époque », avec les « changements de mode de consommation de la nouvelle génération, les enjeux de la décarbonation, etc. ». Face à ces défis, Sébastien Floc’h, directeur général Sill Entreprises, se montre confiant : « On pense que les chemins que nous avons choisis sont bons : ceux de la qualité et de l’excellence ».

Des produits crémiers de tradition

La laiterie Le Gall est spécialisée dans la fabrication de produits crémiers de tradition : beurre, lait et crème fraîche. Particularité, le beurre est fabriqué en baratte après un temps de maturation de la crème.

L’entreprise emploie 47 salariés et transforme 120 millions de litres de lait collecté chez 410 producteurs de la Sill dont 85 en bio. 5 000 t de beurre sortent chaque année de l’usine quimpéroise.


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article