17849 hr - Illustration Le croisement 3 voies pour la fertilité et les taux
Frédéric Maray, Benoît Richard, Jean-Pierre Gouello, et Julien Josse, lors d’une porte ouverte organisée par la Chambre d’agriculture, le 3 octobre dernier.

Le croisement 3 voies pour la fertilité et les taux

Le Gaec de Kernan mise sur un système herbager, depuis 2016, en bio. La perte d’état des Prim’Holstein d’origine a incité les 4 associés à les croiser. 85% des animaux sont désormais en 3 voies.

À la Croix-Hélléan, près de Josselin, le Gaec de Kernan livre 870 000 litres de lait biologique par an. Au moment du passage en bio, et à la faveur d’échanges parcellaires ayant permis d’augmenter la surface accessible aux laitières, le Gaec s’est engagé dans une MAEC avec plus de 70 % d’herbe dans la SAU et moins de 12 % de maïs dans la SFP. « Le nouveau régime alimentaire a entraîné une perte d’état et une baisse de la fertilité », indique les associés. « Nous avons donc décidé de nous lancer dans le croisement de races. Dans un premier temps, nous avons utilisé la Rouge norvégienne pour la santé et la fertilité ou la Montbéliarde pour la valeur bouchère. Sur ces croisées, nous avons utilisé des taureaux jersiais pour les taux et la facilité de locomotion ». Les génisses sont inséminées avec de la semence sexée et les vaches majoritairement avec des doses de taureaux Bleu Blanc. « Le taux de fertilité s’est rapidement amélioré, grâce à une bonne expression des chaleurs (les associés inséminent eux-mêmes). Le taux protéique s’améliore de près d’un demi-point chaque année mais reste encore assez bas (31,5 de TP actuellement)  ». Le taux butyreux se maintient à 43 g/L. 

Le croisement en race Jersiaise ne devrait plus être reconduit à l’avenir.

Taureaux très positifs en taux dans toutes les races 

Si les associés se disent satisfaits des effets des résultats du croisement, le choix de race devrait évoluer. Les Jersiaises sont sur la sellette, en raison d’un gabarit très léger par rapport aux autres, même si la qualité de leur lait est intéressante. « Nous espérons conserver cet avantage en utilisant des taureaux très positifs en taux dans toutes les races ». Le taux de renouvellement est de 25 %. Il reste actuellement 10 % de Holstein pures dans le troupeau. Sur les 184 hectares de SAU, 152 sont en herbe, 18 en maïs, 9 en céréales et 5 en colza. Les 160 laitières pâturent les 52 ha accessibles. L’affouragement en vert tend à disparaître (voir encadré). Le maïs est distribué en hiver aux laitières ; les céréales sont consommées par les génisses (élevées sur un autre site). Les vaches sont logées en logettes (tapis + farine de paille). La traite est en 2 x 9 postes. 

Des échanges parcellaires à l’échelle du territoire

En 2016, le Gaec ne disposait que de 30 ha accessibles aux laitières. Un premier échange a été réalisé avec un voisin pour 6 ha, « pas beaucoup plus proches mais sans route à traverser ». Un second échange, entre 3 fermes, a permis d’augmenter la surface proche de l’étable de 15 ha. « Depuis, nous ne pratiquons quasiment plus l’affouragement en vert (autochargeuse toujours présente sur la ferme) ». Un troisième échange est en projet, portant sur 5 ha. « Nous perdrons un peu de surface mais nous augmenterons encore la surface facilement accessible. C’est important car, ici, il y a beaucoup de chemins (et de petites routes) très empruntés par des randonneurs, des chasseurs ou des cyclistes ». Ces échanges de parcelles ont été encouragés par Ploërmel communauté et coordonnés par la Chambre d’agriculture. Six réunions avaient été préalablement organisées, en présence d’une juriste. Résultat : 32 fermes ont échangé 180 hectares.


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