Rennes mise sur les agriculteurs pour la qualité de son eau

En 2015, la Collectivité Eau du bassin Rennais s’engage à valoriser les produits de 3 agriculteurs des environs de Rennes qui acceptent de s’impliquer dans la protection de la ressource en eau. Depuis 2017, la démarche a séduit de plus en plus de producteurs, attirés par un supplément de rémunération et convaincus des bienfaits d’un mode de production plus vertueux. « Aujourd’hui, 88 fermes et 18 transformateurs sont engagés dans une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), avec des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), des associations de consommateurs, des financiers et 3 salariés », indique Daniel Helle, salarié de la structure, intervenant à l’assemblée générale de la Coordination rurale du Morbihan. Cette gouvernance garantit la pluralité des visions et la volonté de construire ensemble un nouveau modèle agricole et alimentaire. « Les collèges producteurs et transformateurs comptent respectivement pour 35 % et 20 % des voix ». Une démarche de progrès Le rôle principal de la SCIC est de labelliser les fermes Terres de Sources et d’assurer des débouchés rémunérateurs à leurs produits, qu’ils soient transformés à la ferme ou valorisés dans des filières longues. Les débouchés sont les cantines ou restaurations collectives, les transformateurs, les magasins spécialisés, les restaurants et même la grande distribution. Pour les agriculteurs, l’engagement débute par un diagnostic de l’exploitation, réalisé par les services de l’Inrae. « Ensuite, il entre dans une démarche de progrès, avec des résultats à atteindre pour la réduction des produits phytosanitaires et des engrais. Souvent, ces efforts passent par un allongement des rotations et par des associations de cultures ». La valorisation des denrées prend en compte le coût de production et le surcoût lié au respect du cahier des charges. Une dizaine de filières alimentent Terres de sources, du porc sur paille aux légumineuses à destination humaine en passant par le lait, les légumes ou les céréales. « Actuellement, le blé noir est payé 250 euros de plus à la tonne aux producteurs engagés. Dans ce cas précis, l’agriculteur contracte avec son transformateur (moulin) et l’acheteur. Ces contrats portent sur la qualité, le volume et le prix. Dans l’idéal, ils sont fixés pour 3 ans ». L’objectif est d’entraîner un maximum de fermes dans la démarche. À moyen terme, l’enjeu est aussi de conserver l’élevage bovin sur le territoire. « Des élevages où le pâturage est de mise, relativement autonomes », insiste Daniel Helle. Afin de maintenir prairies et zones humides, essentielles à la préservation de la qualité de l’eau.

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