Micro-méthanisation, vente… la diversification attire les jeunes

Alexis Jouan a porté un projet de micro-méthanisation. David Rondin développe la vente directe. La diversification des activités séduit les jeunes agriculteurs d’Ille-et-Vilaine. Installé avec ses parents et sa compagne à La Nouaye, Alexis Jouan a accompagné son père dans un projet de diversification des activités sur l’exploitation. Depuis deux mois, une unité de micro-méthanisation valorise le lisier des vaches et des canards. C’est la première de ce type en Ille-et-Vilaine et la 3e en Bretagne. Demande ICPE, permis de construire, raccordement EDF, travaux, contrôles… « Il a fallu attendre 18 mois entre la signature avec l’entreprise Bioelectric et la mise en route », a précisé Alexis Jouan, témoignant lors de la soirée « Demain je m’installe », organisée par les Jeunes Agriculteurs 35, mardi 11 décembre à Rennes. Un revenu supplémentaire « La première chose à faire, c’est de regarder si le lisier est méthanogène. » Les producteurs ont opté pour deux moteurs de cogénération (22 et 11 kW) pour plus de souplesse en cas de moindre production et lors de la vidange des moteurs. « L’investissement a été de 280 000 € et nous avons un contrat de rachat d’électricité sur 20 ans. Nous projetons de valoriser la chaleur produite dans deux maisons et la salle de traite. » Côté travail, grâce à l’automatisation, cette nouvelle activité ne demande qu’une demi-heure par jour, plus une heure environ tous les 15 jours pour la vidange des moteurs. « Avec un emprunt sur 15 ans, cette activité devrait nous permettre de dégager un Smic/mois », note le producteur qui s’attend aussi à des gains en engrais minéraux du fait de la bonne valorisation du digestat par les cultures. 10 % des agneaux en vente directe Autre diversification, les circuits courts séduisent de plus en plus. « Sur le département, 7,5 % des exploitations en réalisent et 22 % des projets d’installation incluent de la vente directe », chiffre Lucille Faucon, animatrice JA 35. Installé en 2016 près de Fougères, David Rondin commercialise lui-même une partie de ses agneaux (70 dans l’année, soit 10 % de sa production). 70 % sont vendus en Label Rouge et 20 % en standard. « La vente directe me permet de donner plus de valeur à mes produits. Je réponds aux attentes variées de mes clients qui veulent tel type d’agneau, telle découpe… Je travaille avec un transformateur. Aujourd’hui, les gens veulent du facile à cuisiner, du rapide : il faut leur en proposer… », souligne l’éleveur qui fait lui-même les livraisons. Son seul investissement matériel a été une caisse-frigo.

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