15113.hr - Illustration La terre peut-elle nourrir la mer ?
La table ronde s’est tenue chez John Reynolds, à Sizun.

La terre peut-elle nourrir la mer ?

Lors du Salon à la ferme, organisé par la Confédération paysanne, le rôle de l’agriculture en termes de fourniture de nutriments pour le milieu marin a fait l’objet d’une table ronde.

La double activité de paysan et de pêcheur à pied de Bastien Moysan lui donne un regard particulier sur les interactions qui peuvent se mettre en place entre la terre et la mer. « Peut-on parler des aspects positifs : est-ce que les paysans peuvent nourrir la mer ? », questionne-t-il en préambule du Salon à la ferme, qui se tenait chez John Reynolds, à Sizun. Bastien Moysan, aussi co-porte-parole de la Confédération paysanne, rappelle que « l’Élorn se déverse dans la rade de Brest. Mes vaches nourrissent et démarrent la chaîne alimentaire marine » grâce aux nutriments qu’elles relarguent dans les eaux. Et le paysan-pêcheur de prendre pour exemple l’île de Groix (56), qui « comptait 100 thoniers. S’il y a du thon, il y a des sardines. Qui dit sardines dit krill ; s’il y a du krill, il y a du phytoplancton ». Ces algues microscopiques se nourrissent entre autres des nutriments apportés par la terre.

Nourrir le phytoplancton

Thierry Patris, ingénieur pour le laboratoire d’analyses Labocéa, observe une évolution dans le phytoplancton dans la rade de Brest. Cette rade connaît à fois « un fort brassage d’eau et des zones de fond de baie qui ont un renouvellement peu important. Les excès de nutriments ont développé d’autres espèces que les diatomées, avec une prolifération des dinoflagellés, algues toxiques ». Pour le chercheur, « les choses se sont améliorées dans les 20 dernières années, la concentration en nitrates de l’Élorn a diminué de 40 %, mais ce n’est pas suffisant ».
Les diatomées, algues microscopiques qui servent de nourriture aux coquillages, se développent en présence d’azote, de phosphore et de silice. « En tant que paysan, nous pouvons fournir du silicium. Les pailles de graminées en contiennent, c’est pourquoi je préfère cultiver des céréales à paille haute qui libèrent plus de phytolithes de silicium », conclut Bastien Moysan.


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