15302.hr - Illustration Connaître ses parcelles sur le bout des doigts
Les données remontent sur l’iPad via Bluetooth.

Connaître ses parcelles sur le bout des doigts

Depuis 2018, la SCEA Ker-Syca utilise une plateforme regroupant l’intégralité de ses pratiques culturales. Les données et les cartographies enrichissent les connaissances des exploitants et leur permettent de moduler leurs intrants.

Caché dans les plastiques derrière l’accoudoir du tracteur, un petit boîtier noir est branché sur la prise diagnostic. « Il enregistre tout ce qui se passe dans l’Isobus », raconte Sylvain Prier, l’un des gérants de la SCEA Ker-Syca. « C’est comme la boîte noire d’un avion. Les données remontent en temps réel via Bluetooth sur l’iPad en cabine mais également sur le cloud ». Utilisée depuis 2018 sur l’exploitation, Climate FieldView, permet de centraliser au même endroit toutes les informations liées aux pratiques culturales. « Nous nous en servons pour enregistrer toutes nos interventions du semis à la récolte », précise l’agriculteur. L’outil donne également la possibilité de digitaliser les tours de plaine grâce à une application Smartphone. « Nous sommes 5 UTH sur l’exploitation », explique Sylvain Prier. « Une personne est entièrement dédiée aux cultures. L’application me permet de suivre les tours de plaine de nos 200 ha à distance. C’est même devenu un outil de communication ».

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Le boîtier est branché sur la prise diagnostic du tracteur.

Plus de densité sur les zones les plus productives

Sur la ferme, tous les outils sont Isobus. De plus, la moissonneuse-batteuse est équipée d’un capteur de rendement. Les données cartographiques sont donc nombreuses et variées : rendement, potentiel de sol, biomasse ou encore réserve utile. Regroupées au même endroit sur la plateforme, elles peuvent être consultées, comparées et fusionnées. Ainsi, depuis 2020, sur maïs, les densitéAs de semis sont modulées. « Je crée mes cartes de modulation manuellement avec l’aide de mon technicien culture », précise Sylvain Prier. « Lors de son passage, nous échangeons et croisons différentes informations, comme les préconisations du semencier, ma connaissance des parcelles et les cartes de rendement des précédentes campagnes ». Pour une densité moyenne de 100 000 grains/ha, la densité varie de plus ou moins 20 %. « Il n’y a pas vraiment d’économies de semence », tempère l’agriculteur. « Mais celle-ci est mieux valorisée car les zones les plus productives des parcelles reçoivent plus de grains au m2 ».

Des cartes de modulation créées par intelligence artificielle

En 2022, la SCEA Ker-Syca a également testé une nouvelle fonctionnalité de la plateforme. En fonction des cartographies disponibles pour chaque parcelle, une intelligence artificielle est capable de générer automatiquement des cartes de modulation.
« Je pense que le modèle manque encore de précision », indique l’exploitant bretillien, qui souhaite reconduire l’expérimentation ce printemps. « Il faut continuer à alimenter la base de données pour affiner l’algorithme ».

Un pari sur l’avenir

L’exploitation a équipé deux de ses tracteurs avec des boîtiers, pour un prix de 280 €/pièce. Un abonnement de 300 €/an est ensuite requis pour pouvoir utiliser la plateforme. « Même si aujourd’hui il est difficile d’en retirer une plus-value chaque année, il s’avère que c’est un investissement sur le long terme, et également une source d’épanouissement personnel ». L’agriculteur fait également partie d’un groupe ‘Nouvelles Technologies’ géré par sa coopérative. « Tous les membres utilisent Climate FieldView. C’est extrêmement enrichissant d’avoir les retours d’expérience de chacun. Je pense qu’il ne faut pas rester seul dans son coin quand on utilise ce genre d’outil ».

Des agriculteurs testeurs

Pour la SCEA Ker-Syca, l’utilisation de Climate FieldView est un moyen d’acquérir de meilleures connaissances intra-parcellaires. Ainsi, de nombreux essais sont mis en place sur l’exploitation. Des comparatifs de biostimulants ont par exemple été testés. « Nous avons aussi essayé différentes quantités d’engrais starter 18/46 afin de voir leurs effets sur le démarrage du maïs », raconte Sylvain Prier. « Cette année, j’ai aussi envie d’évaluer l’effet ‘coup de fouet’ du binage sur le maïs au stade 8 feuilles ». Après 4 ans d’utilisation, l’agriculteur se réjouit d’avoir trouvé un intérêt nouveau pour l’activité culture. « Je suis davantage éleveur dans l’âme, mais j’ai aujourd’hui également beaucoup de plaisir avec la production végétale », sourit-il.

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