Des maïs moins gourmands en eau

Le semencier Dekalb propose une génétique adaptée au stress hydrique, mais aussi des maïs compatibles avec des écartements de l’inter-rang réduits. La tolérance aux stress hydrique et aux coups de chaud est un critère travaillé par le semencier Dekalb depuis plusieurs années, via sa génétique nommée Optim’Eau. Sur ces maïs, « nous regardons la capacité génétique qui doit être stable de lieu en lieu et d’année en année, en ayant le moins de sursauts possible. C’est un gros critère de sélection, le curseur est positionné de plus en plus haut », note Marie Lebourg, cheffe marché maïs grain chez Dekalb. Derrière ce label, des plantes qui sont taillées pour mieux résister à des manques d’eau, notamment à des moments critiques comme « quand la plante se sèvre autour du stade 6 feuilles, ou à la floraison quand la chaleur peut brûler le pollen. Nos variétés ont un décalage entre les dates de floraison mâle et femelle qui est la plus court possible. Enfin, nous notons les stress aux remplissages, pour éviter que la plante ne se vide rapidement à la fin de son cycle ». La firme dispose de plateformes d’essais dans les pays de l’Est « où les conditions de croissance sont encore plus stressantes et où il est intéressant de voir comment les maïs répondent ». Une génétique adaptée à des écartements plus faibles D’une manière générale et en Bretagne, la génétique des variétés de maïs est adaptée à des semis à 75 cm d’écartement entre rangs. « Entre 80 et 60 cm d’écartement, il n’y a pas de différence de comportement des maïs. En revanche et en dessous de 60 cm, les végétaux vont répondre différemment. Certaines variétés ne supportent pas ces écartements et monteront en tige, ce qui favorisera leur verse. À 40 cm d’écartement, le développement des maladies est aussi favorisé ». Pour la prochaine campagne de semis, le semencier propose des variétés compatibles à ces écartements réduits, « sans prendre de risque ». L’avantage de cet inter-rang plus petit se manifeste par un recouvrement plus rapide, « une compétition entre racines moindre car il y a plus d’écart entre 2 graines ». Sur un écartement de 40 cm et sans changer la densité de semis, la distance entre 2 graines est de 20 cm contre 12,5 cm quand l’écartement est de 75 cm. Couvrir plus vite le sol est forcément bénéfique pour concurrencer les adventices, mais limite aussi le dessèchement de la parcelle : « La température du sol est moins importante en période chaude car le rayonnement solaire est plus faible. Il y a enfin une meilleure infiltration de l’eau et moins d’érosion, l’effet splash est limité ». Ce phénomène, qui se manifeste par une goutte d’eau qui s’écrase directement sur le sol et dégrade la cohésion du sol, est atténué par la présence de végétaux qui ralentissent la vitesse de chute des précipitations. Côté récolte, le passage à un inter-rang en 40 cm ne pose pas de problèmes aux cueilleurs, « qui récoltent 2 rangs par bec ». Pas de différence en ensilage Le semencier a mené un essai courant de l’hiver dernier chez un éleveur de la région de Saint-Brieuc (22). Le troupeau laitier a été divisé en 2 lots, l’un étant alimenté par un maïs semé de façon classique avec un écartement à 75 cm, l’autre recevant un ensilage d’une parcelle à 37,5 cm entre les rangs. Dans les 2 cas, les variétés étaient identiques. Chaque parcelle de maïs a été stocké dans un silo distinct. « Au champ, nous avons constaté un petit écart de rendement en faveur de l’essai en écartement réduit. Au niveau des mesures de volume de la production laitière, il n’y avait aucune différence significative. On peut donc faire de façon similaire du lait avec ce type d’écartement; Notre crainte d’avoir une tardification de la variété, avec un ratio épi/plante entière changé ne s’est pas avéréE », selon Laurent Coutey, ingénieur technique R&D chez Bayer Crop Science, qui a suivi l’essai.

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