Plan radical de réduction de l’azote : Les éleveurs néerlandais font le crash-test

 - Illustration Plan radical de réduction de l’azote : Les éleveurs néerlandais font le crash-test
Les Pays-Bas comptent 4 millions de bovins, soit deux fois plus que la Bretagne sur une surface d’à peine 20 % supérieure.

Le gouvernement Rutte a allumé le feu chez ses éleveurs en promettant de réduire d’un tiers le cheptel pour régler le problème azote aux Pays-Bas. Un avertissement pour la Bretagne ? Une dérogation est par nature exceptionnelle. Or, aux Pays-Bas, la Commission européenne autorise les éleveurs de bovins à dépasser le seuil de 170 unités d’azote fixé par la directive nitrates depuis des années. Ce qui finit par laisser croire que la dérogation est la norme… Aucune construction autorisée Grâce à cette mansuétude européenne, les éleveurs de bovins néerlandais pratiquant au moins 80 % de pâturage peuvent, selon les secteurs géographiques, épandre jusqu’à 230 unités d’azote par hectare si les terres sont sableuses, voire jusqu’à 250 u/ha dans les autres cas. Cela représente tout de même une autorisation d’épandage de + 47 % par rapport à la norme européenne. Autrement dit, les agriculteurs gagnent une année d’épandage tous les deux ans. Sauf que la plus haute juridiction du pays a sonné brutalement la fin de la partie. « Le conseil d’État a prononcé un jugement au regard des manquements hollandais vis-à-vis de leurs obligations européennes en matière de réduction des nitrates, qui force le gouvernement à agir rapidement », explique Alessandra Kirsch, directrice des études à Agriculture Stratégies. Le gouvernement est d’autant plus acculé à agir rapidement que, « tant que le problème azote n’est pas réglé, les constructions qui engendrent de nouvelles émissions (exploitations agricoles, mais aussi routes, aéroports, habitations) ne reprendront pas. Ce qui paralyse le pays. » Concrètement, les Pays-Bas doivent baisser leurs émissions d’azote de moitié d’ici 2030 ; et parvenir à ramener le seuil azoté de 75 % des zones Natura 2000 à leur valeur règlementairement admissible. D’où cette annonce-choc de réduction des cheptels de 30 % qui a conduit les agriculteurs à sortir les tracteurs pour manifester sur les…

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