- Illustration Une rentrée marquée par la sécheresse
De gauche à droite : Jean-Claude Foucraut, Franck Pellerin, Marie-André Luherne, Jean-René Menier et Sylvaine Dano, membres du bureau de la FDSEA.

Une rentrée marquée par la sécheresse

La difficulté de construire des réserves d’eau irrite les responsables morbihannais de la FDSEA. Les règles imposées par le Sdage sont jugées inapplicables.

L’été 2022 a marqué les esprits. Les records de température et le manque d’eau ont provoqué de la mortalité dans les élevages et des abandons de culture dans la campagne morbihannaise. « Il manque 5 000 tonnes de légumes dans les usines qui ne tournent qu’à 50 % de leur capacité », indiquent les responsables de la FDSEA. La production de haricots devrait chuter de 30 % à 40 % par rapport aux dernières années. Un peu moins chez les irrigants. « Si on veut préserver la filière et conforter les emplois, la construction de retenues est essentielle ». Elles sont tolérées par le Sdage (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) et même subventionnées par la Région. Problème, les règles imposées sont difficiles à respecter et majorent le coût des constructions. La sanctuarisation des zones humides impose de les placer plus haut, où la réalisation et le remplissage sont moins évidents. « Stocker de l’eau en hiver pour l’utiliser en été par les agriculteurs et par les citoyens (incendies) est pourtant une question de bon sens. En plus, c’est favorable à la biodiversité ». Une rencontre entre des représentants du syndicat, du Conseil départemental et du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) est prévue prochainement. « Nous voulons structurer le travail avec les pompiers lorsque nous intervenons pour éteindre les incendies. Nous demanderons, à minima, une rémunération du gazoil et du temps passé »

Risque de « céréalisation »

Autre conséquence de la sécheresse, le syndicat a demandé à l’administration de lever la date buttoir d’implantation des couverts végétaux. « Nous avons tous intérêt à semer, pour reconstituer des stocks fourragers, mais, dans certains secteurs géographiques, c’est difficile car la terre est trop sèche. Ces dates sont déconnectées de la réalité agronomique. Nous demandons de la souplesse ». Ces difficultés s’ajoutent à la flambée des prix des intrants agricoles. « Les prix de vente de nos produits ne suivent pas. En ce moment, le prix du lait, payé au producteur, est le moins élevé en Europe. Depuis le 6 septembre, nous n’acceptons plus que le litre de lait soit à moins de 1 euro dans les rayons. Le danger, c’est un arrêt de production, une céréalisation de la région, avec une perte de valeur ajoutée et d’emplois dans l’aval des filières élevage et légumes ». Le Morbihan est le département qui se végétalise le plus vite en Bretagne. 

Le coût de la main-d’œuvre augmente

Si l’augmentation du coût des intrants et de l’énergie se chiffre en milliers d’euros sur les exploitations, celui de la main-d’œuvre est également conséquent. « Les premières augmentations du Smic ont été répercutées. Cela représente + 10 % sur 3 ans ». Difficile pour les employeurs de ne pas suivre l’évolution globale des salaires. Le manque de main-d’œuvre est déjà important, une centaine d’offres d’emploi ne sont pas pourvues dans le département ; essentiellement en élevage.

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