11923.hr - Illustration Champion de France des apprentis bouchers
Organisée par la Confédération française de la Boucherie, la finale du concours « un des Meilleurs Apprentis Bouchers de France » s’est déroulée à Ajaccio les 3 et 4 avril.

Champion de France des apprentis bouchers

Maxence Le Labourier ne regrette pas d’avoir quitté la filière générale, il y a deux ans. Il vient d’être sacré meilleur apprenti de France, à Ajaccio.

« C’était tendu ! ». C’est ainsi que Maxence Le Labourier résume les 8 heures de travail qui lui ont permis de se distinguer au concours national des apprentis bouchers en Corse. Une première épreuve le dimanche après-midi, au centre de formation de la boucherie d’Ajaccio, a permis de juger la capacité des 24 jeunes en compétition à désosser du bœuf, du porc, de l’agneau et de la volaille, à parer des pièces de viande. La seconde partie du concours, le lundi matin, leur a permis de révéler leurs aptitudes à ficeler et à présenter les produits sur des plateaux garnis. Le tout était jugé par des professionnels de la viande. À ce jeu, c’est l’apprenti boucher de Plumelec, dans le Morbihan, qui a obtenu la meilleure note. Lauréat du concours du meilleur apprenti de France 2022 ; un titre qui marque un curriculum vitæ.

[caption id=”attachment_65719″ align=”aligncenter” width=”720″]11920.hr Maxence Le Labourier avec Christian Le Pavec, son maître d’apprentissage.[/caption]

Que le meilleur gagne

« C’est en stage de 3e que j’ai découvert la boucherie », indique Maxence. « C’est à ce moment que j’ai décidé de m’orienter vers la filière professionnelle ». Objectif : un CAP au centre de formation de Vannes. « Au cours de la formation, nos professeurs nous ont parlé du concours départemental des apprentis. Ça m’a intéressé ». L’adolescent de 17 ans finit premier et gagne le droit de concourir au régional, toujours à Vannes. « Nous étions huit en compétition ; les deux premiers étaient sélectionnés pour le national ». Bingo pour Maxence qui prend l’avion pour la première fois, plus stressé à l’idée de voyager dans les airs que par la compétition en Corse. « Mes patrons, les époux Le Pavec, m’ont accompagné ». Dès l’arrivée à l’aéroport, direction le centre de formation pour Maxence qui ne reverra ses employeurs qu’à l’issue du concours. Pas question de communiquer pendant l’épreuve. « Certains participants étaient stressés ; on échangeait très peu entre nous ». Chacun pour soi et que le meilleur gagne.

[caption id=”attachment_65720″ align=”aligncenter” width=”720″]11922.hr Pièces présentées au concours.[/caption]

De bons formateurs

Le lundi après-midi, la vingtaine de plateaux garnis, élaborés et décorés par les compétiteurs, étaient présentés au Palais des Congrès d’Ajaccio devant un public nombreux composé essentiellement de professionnels et des familles d’apprentis. « C’est seulement à ce moment que nous avons eu le droit de revoir nos accompagnants ». L’ambiance s’est relâchée ; les échanges se sont amplifiés entre jeunes artisans. Les dix premiers – ceux ayant obtenu le plus grand nombre de points aux différentes épreuves – ont été appelés individuellement à la tribune, en commençant par le moins bien classé. « Mon nom est sorti en dernier », sourit Maxence, fier de son premier prix. « J’ai de bons formateurs avec mon patron et mes collègues à la boucherie », ajoute-t-il, reconnaissant. Les époux Le Pavec, qui ont profité du week-end pour visiter Ajaccio et ses environs, n’étaient pas moins fiers de la réussite de leur protégé. « C’est vrai qu’il se débrouille très bien », assure Christian, son patron. « Il est parti avec une dizaine de kilos de vêtements ; il est revenu avec une trentaine de kilos en soute », s’amuse Valérie. Le poids d’un premier prix : du matériel de découpe, des livres professionnels, une tablette, un appareil photo et deux vestes de travail, griffées à son nom.

À l’Élysée

Maxence Le Labourier passera son examen de CAP en fin d’année scolaire. Il envisage ensuite de suivre un brevet professionnel en deux ans. « J’aime bien la pratique, que je préfère aux matières générales comme le français ou les maths ». Le diplôme lui permettra de vendre en magasin, lui qui se cantonne jusqu’à présent à l’atelier de découpe. « J’apprécierai le contact avec la clientèle », assure l’apprenti qui retient de sa belle aventure le fait d’avoir pu évaluer ses compétences et d’avoir rencontré quelques collègues d’autres régions, avec lesquels il reste en lien via les réseaux sociaux. Ce week-end, une autre récompense l’attend, et non des moindres ; il est convié à l’Élysée…

Un savoir-faire français

Lundi 8 novembre 2021, l’équipe de France a remporté la Coupe d’Europe de Boucherie qui s’est tenue à Clermont-Ferrand, les qualifiant pour le championnat du monde en septembre 2022 à Sacramento. La victoire des six bouchers tricolores est une belle valorisation du savoir-faire français, après plusieurs mois d’entraînement à l’École nationale supérieure des métiers de la viande (ENSMV) à Paris. Les compétiteurs disposaient de 9 h 30, réparties sur deux jours, pour présenter une vitrine de viandes de quatre mètres de long à partir de pièces brutes d’agneau, de veau, de bœuf, de porc et de volailles. Ils étaient évalués par un jury international sur différents critères : désossage, parage, séparation des morceaux, ficelage, présentation dans les vitrines et décoration. Ils étaient évalués tant sur des aspects techniques qu’artistiques, à l’occasion d’épreuve de rapidité.


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