10088.hr - Illustration Vers un couvert permanent de trèfle blanc
Cette année, du blé sera semé en direct dans ce couvert de trèfle blanc.

Vers un couvert permanent de trèfle blanc

La Chambre d’agriculture de Bretagne anime depuis une dizaine d’années un groupe cultures axé sur le colza associé (groupe 30 000 Agronomie de Res’agri Pays de Pontivy). Dans le cadre de ses travaux, une démonstration de semis direct de blé dans du trèfle blanc a été organisée à Pontivy.

Jean-François Mandard est éleveur laitier à Pontivy (56). Sur ses 88 ha, l’assolement comprend des céréales, des haricots, du maïs, des prairies et du colza associé. L’exploitant est entré dans le groupe Res’agri il y a environ 10 ans. « En termes de conseil cultures, j’étais totalement dépendant de mes techniciens », confie-t-il. « La première fois que l’on a calculé les marges brutes avec le groupe, j’ai vu que les leviers pour réduire mes charges étaient nombreux ».
En effet, les travaux du groupe ont permis, grâce aux cultures associées, de réduire les herbicides et les engrais minéraux. L’éleveur a également pu valoriser les plantes compagnes comme dérobées. Sur la parcelle de démonstration, l’agriculteur a semé du colza fin août 2020, derrière un blé d’hiver. Avec la crucifère ont été implantés du sarrasin (13 kg/ha), du trèfle d’Alexandrie (3 kg/ha), du trèfle blanc (2 kg/ha) et du nyger (3 kg/ha). Un seul herbicide a été appliqué pour gérer les repousses de céréales. Jean-François Mandard a récolté son trèfle deux fois. Une coupe en août 2021 et une autre en octobre. Le rendement moyen est de 3,2 t MS/ ha. « C’est un fourrage qui ne coûte rien à produire », explique l’éleveur.
Cette année, son objectif est de semer le blé en direct dans le trèfle. Pour ce faire, un passage de glyphosate a été fait le 22 octobre dans le but de calmer la légumineuse avant l’implantation de la céréale.

Moins d’intrants

Laurent Moréac, également membre du groupe, a commencé à s’intéresser aux plantes compagnes il y a 7 ans, en semant des féveroles avec son colza. En 2018, l’agriculteur a ajouté du trèfle blanc à son mélange, qu’il valorise en enrubannage. « Les charges les plus importantes sur mon exploitation sont le carburant, l’engrais minéral et le soja », explique-t-il. « Grâce aux plantes compagnes, j’économise sur ces trois postes. De plus, la diversité de cultures dans ma rotation me permet d’apporter une nourriture variée à mon sol ». Le prochain défi que s’est lancé Laurent Moréac est de semer son maïs dans son trèfle. « Mon objectif est de transformer ce couvert annuel en couvert permanent », conclut-il.
À la station de Kerguéhennec (56), les colzas sont systématiquement semés avec des plantes compagnes. Leur valorisation n’est pas directe en raison de l’absence d’élevage. Mais les avantages agronomiques sont connus. « Le trèfle blanc limite énormément le salissement des parcelles », raconte David Méallet, chef de cultures de la station. « La portance des sols est aussi grandement améliorée ». 

Le groupe Res’agri Pays de Pontivy en bref

15 agriculteurs avec un objectif de réduction d’intrants :
· 2012 : premiers essais sur du colza associé à des mélanges commerciaux ;
· 2013 à 2020 : essais sur du colza associé à différentes espèces (féverole, fenugrec, sarrasin, trèfle blanc…) ;
· 2017 : mise en place d’essais avec répétitions ;
· 2018 : passage en groupe « 30 000 » ;
· 2021 : essais de semis direct de blé dans le trèfle blanc.


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