dd8903.hr - Illustration En bio, plus de lait et une embauche
Ollivier Pian entouré d’Aymeric Brunard (salarié) et Logan Lerest (apprenti et étudiant de CFTA de Monfort-sur-Meu).

En bio, plus de lait et une embauche

Historiquement engagé dans un système laitier et céréalier, Ollivier Pian est parti vers l’agriculture biologique pour mieux valoriser un lait déjà produit en s’appuyant sur le pâturage.

Installé en 1999, Ollivier Pian est producteur de lait à Yvignac-la-Tour (22). Posée au milieu d’un plateau céréalier, sur 80 ha de SAU, sa ferme bénéficie de plus de 60 ha potentiellement accessibles aux vaches. Pour autant, cet ancien technicien passionné d’agronomie a longtemps conservé une part importante de cultures annuelles dans son assolement. En 2018, alors qu’il se dirigeait vers l’agriculture biologique, il cultivait encore 23 ha de maïs et 27 ha de céréales. Le reste de la surface étant consacré aux prairies. « Économiquement, la perte de ces cultures de vente me posait question. J’ai donc travaillé sur un projet où la production d’un volume supérieur de lait en bio venait compenser pour maintenir l’EBE », explique le Costarmoricain.  

Une conversion en 18 mois

La conversion a démarré en mai 2019 et les premiers litres de lait certifiés AB collectés en novembre l’année suivante. Entre-temps, le paysage de la ferme a vite évolué. L’herbe a gagné du terrain puisque les cultures se résument aujourd’hui à 5 ha de maïs et 6 ha de méteil (pois-triticale) pour nourrir 70 vaches et la suite. « Ce choix de beaucoup de prairies couvrait plusieurs objectifs. D’une part, j’ai cherché à sécuriser le volume fourrager pendant cette phase de transition. D’autre part, je ne voulais pas cultiver en bio pour vendre mes récoltes au prix conventionnel le temps de la conversion. Enfin, cette surface importante en herbe me permet de toujours bénéficier de l’effet agronomique positif du précédent prairie facilitant l’implantation et la conduite d’une culture bio. » Et puis, l’éleveur a toujours aimé la gestion de l’herbe. Après avoir renouvelé toute la chaîne de fenaison avec le soutien du PCAEA (faucheuse, andaineur double-rotor, faneuse), il la valorise à toutes les sauces : ensilage, enrubanage, foin, topping… « J’ai investi pour pouvoir intervenir vite et au meilleur stade. » En hiver, le fond de ration est passé du maïs à l’ensilage d’herbe et des mélanges graminées – trèfles enrubannés jeunes jouent les correcteurs azotés.
Malgré une évolution rapide du système, Ollivier Pian livre désormais 420 000 L de lait par an à Lactalis. « Soit 100 000 L de plus qu’en conventionnel deux ans auparavant. » En donnant davantage de poids à l’élevage, il a aussi créé un emploi en embauchant comme salarié un ancien apprenti dès septembre 2019. 

Porte ouverte lait et grandes cultures

Le Gab 22 propose une porte ouverte chez Ollivier Pian autour de 3 ateliers : témoignage sur sa conversion marquée par un changement rapide de système, valorisation de l’herbe en zone séchante (choix d’espèces, conduite du pâturage…) avec BCEL Ouest et un éleveur bio, production du maïs sans herbicide (itinéraire technique, démonstration de herse étrille à dents articulées et de désherbrang) avec Grégoire Agri. Mardi 22 juin, dès 13 h 30, lieu-dit Les Loges à Yvignac-la-Tour (22). Contact : 07 76 91 27 68.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article