Ménager sa santé

Après le robot de traite, un taxi à lait s’ajoute à la liste des investissements nécessaires pour limiter la pénibilité des tâches sur l’exploitation laitière. « Avec l’arrivée du robot de traite d’occasion sur l’exploitation, on s’est rendu compte que les soins aux animaux prenaient énormément de temps et beaucoup de manutention, à raison d’une heure de travail matin et soir », explique Gwenaël Recoursé, installé à Trémorel avec son père Yvon, élevant une centaine de veaux par an sur l’exploitation. Ils disposaient d’un mélangeur, mais qui, une fois chargé, était très lourd : « Le moteur restait toujours l’humain », rappelle Yvon Recoursé. Ce dernier subit un accident de travail il y a deux ans, induisant une immobilisation de son poignet et une réorganisation pour gérer seul le travail sur l’exploitation de 70 laitières. « Il fallait qu’on trouve une solution rapidement. Après y avoir pensé pendant longtemps, cet incident nous a fait franchir le pas de l’investissement ». Une aide de la MSA Le chariot à lait électrique répondait à leurs attentes. L’outil proposé améliorant les conditions de travail, la MSA – après audit – a validé l’investissement et accordé une aide de 1 500 € sur l’achat de 6 500 €. Ils ont donc acheté un taxi à lait Urban de 150 L auprès des établissements Lemoigne à la Trinité-Porhoët. « Il ne faut pas hésiter à contacter le service prévention de votre MSA avant toute automatisation ou modernisation de l’outil de travail. Leur diagnoctic apporte un œil extérieur très intéressant sur le plan de la prévention, de l’ergonomie, de la sécurité… », fait remarquer Yvon Recoursé. Outre les atouts sur la pénibilité de la tâche grâce à sa motorisation, l’outil est aussi performant sur le plan technique : « Avec une température stable, une quantité distribuée à chaque veau précise, les problèmes digestifs sur les veaux ont disparu. Ils nous attendent à chaque buvée, ce qui n’était pas le cas avant. Et nous arrivons à sortir des veaux de 140 kg en 4-4,5 mois, en montant jusqu’à des buvées de 12 L sans qu’ils ne bloquent », décrivent les éleveurs. Avec son option lavage automatique, finie la corvée de brossage de la cuve, il ne reste que les seaux à laver. Sa prise en main étant très facile, le problème de remplacement sur ce poste ne se pose plus : « Les stagiaires, comme Margaux, sont autonomes au bout de 2 jours. Seule contrainte : il faut respecter le temps de chauffe, 30 minutes pour 120 L l’hiver. » Apparition de nouvelles contraintes Malgré le fait d’avoir travaillé sur les hauteurs de quai de la salle de traite, le robot de traite a aussi fait son apparition pour limiter les troubles musculo-squelettiques, qui sont apparus en tout début de carrière pour Gwenaël Recousé. « De plus, ces investissements peuvent être limités en achat d’occasion. Pas besoin d’options ‘high tech’. La seule chose qu’on demande au robot, c’est de traire ! Mais de nouvelles contraintes apparaissent comme les alarmes. L’entraide entre voisins, équipés du même robot, nous permet néanmoins de pouvoir nous absenter. Le coût de maintenance est aussi élevé mais à relativiser face à un outil utilisé 21 heures/jour… », liste Yvon Recoursé. « Oui, de nouvelles contraintes apparaissent, mais ces investissements nous apportent aussi beaucoup. Ils simplifient réellement la vie quand on a des problèmes de santé », ajoute son fils Gwenaël. Et Yvon de préciser : « Mais c’est déroutant au début. Il faut apprendre à déléguer notre travail à une machine et lui faire confiance… »

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