7492.hr - Illustration « En manque de paille, j’ai valorisé mes haies »
Pour produire du BRF, le broyeur de la Cuma Armor Bûches avale un andain bien aéré de branches jusqu’à 10 mm de diamètre.

« En manque de paille, j’ai valorisé mes haies »

Accompagnant le démarrage de la Cuma Armor Bûches dans le département, les essais de valorisation de bois broyé se multiplient dans les élevages. Comme à l’EARL du Val à Yffignac.

« Fin 2019, à cause des conditions météorologiques, je n’ai réussi à implanter que 15 des 35 ha de céréales prévues au préalable. Malgré des semis de rattrapage au printemps, je n’ai pas pu constituer le stock de paille nécessaire à l’élevage », a expliqué Stéphane Rouxel qui conduit un troupeau de 50 vaches laitières et un atelier de 110 truies à Yffiniac. Le 10 décembre, à l’occasion d’un rendez-vous technique autour de l’intérêt agronomique de la haie sur son exploitation, celui-ci a expliqué comment il avait démarré l’expérience du BRF (Bois raméal fragmenté) comme matériau de paillage. « J’avais pas mal de haies à entretenir. Des agriculteurs du coin avaient déjà commencé à expérimenter le bois sous les animaux suite à l’achat d’un broyeur dans le cadre de la Cuma Armor Bûches », rapporte Stéphane Rouxel. Au total, il a récupéré 120 m3 de BRF, grâce à des chantiers démarrés dès janvier. « Le rendement est intéressant : environ 10 m3 obtenus par 100 m de linéaire. » Ensuite, d’avril à septembre, il a constitué les litières en apportant en priorité ce nouveau matériau effiloché stocké sous un hangar. « 1 m3 de BRF équivaut un round-baller de paille. »

Les animaux s’enfoncent moins dans la litière

Si en 2020, le stock de paille a été reconstitué, il restait encore du BRF à disposition sur la ferme. « Cet automne et cet hiver, j’ai continué à en ajouter un peu à la litière paillée pour la consolider et limiter l’enfoncement des animaux », témoigne l’éleveur.
Marek Duputel et Mariette Flocard, conseillers agronomie à la Chambre d’agriculture de Bretagne, précisant au passage que le BRF, très absorbant, peut ainsi trouver de l’intérêt au niveau des endroits de passage régulier et de piétinement des animaux. « Plutôt qu’un bourbier, un tapis de ce matériau favorise un espace sain autour des abreuvoirs, le long d’une zone d’affouragement extérieur, à la sortie d’une stabulation… » 
À l’avenir, le bois pourrait-il continuer à remplacer la paille ? « La question se pose puisque j’ai des linéaires de haies à valoriser. D’un point de vue économique, en cas de pénurie, le BRF ne coûte pas vraiment plus cher que d’acheter de la paille. » Affaire à suivre.  


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