6690.hr - Illustration Rémi fabrique des bols chantants
Rémi Bonneau chauffe les cercles au gaz pour rendre la matière malléable.

Rémi fabrique des bols chantants

Rémi Bonneau est le seul en France à fabriquer de façon professionnelle des bols chantants. De par sa sonorité, l’instrument a un effet relaxant. Il suscite autant l’intérêt des sonothérapeutes que des particuliers et des professionnels de la musique.

Pour se rendre sur le lieu de travail de l’artisan/musicien Rémi Bonneau, il faut parcourir les routes de campagne de Saint-Nicolas-du-Pélem (22) avant d’emprunter un petit chemin menant dans une impasse en lisière de forêt. Un panneau placé en bordure du fossé invite à laisser sa voiture pour terminer à pied. Il faut alors emprunter un sentier sillonnant entre les arbres. Au fur et à mesure que l’on avance on découvre des expressions inscrites sur des ardoises comme : « Une forêt qui pousse fait moins de bruit qu’un arbre qui tombe » ou simplement des mots qui s’enchaînent : partage, compassion, aimer, écouter, prendre soin, doucement, jardiner… Ce chemin débouche sur un corps de ferme en rénovation dans lequel Rémi Bonneau s’est installé. « Je suis en pleins travaux pour y créer ma maison d’habitation. L’ancienne grange va devenir un espace atelier dédié à la fabrication de mes instruments intuitifs avec une partie boutique pour y exposer mes créations. »

[caption id=”attachment_48839″ align=”aligncenter” width=”720″]6691.hr La sonorité du bol chantant varie selon sa taille et le métal ou l’alliage utilisé pour le réaliser.[/caption]

Des bols en bronze, laiton, titane…

Depuis 3 ans, Rémi Bonneau fabrique des instruments intuitifs dont des bols chantants. Il est le seul professionnel en France à fabriquer ce type d’instruments. Le bol chantant est une percussion métallique surtout destinée à la relaxation. Selon les sonorités recherchées, l’artisan fabrique ses bols avec du laiton, du bronze, du titane ou des alliages comme le maillechort, mélange de cuivre, de nickel et de zinc. La base est très souvent une grande plaque métallique qui peut peser jusqu’à 100 kg. Dans cette plaque il découpe des ronds de différents diamètres selon la taille du bol désiré. Par le passé, ces cercles étaient découpés à l’aide d’une meuleuse mais ça prenait un temps fou. « En cherchant sur Internet, j’ai trouvé une machine manuelle qui me permet de découper un cercle en moins d’une minute. Cette opération pouvait me prendre 3 heures lorsque je le faisais à la meuleuse. »

[caption id=”attachment_48840″ align=”aligncenter” width=”433″]6692.hr L’artisan a créé des moules de différentes taille dans des rondins de chêne pour préformer ses bols chantants à coup de marteaux.[/caption]

Le rond devient bol au creux du chêne

Les ronds métalliques sont chauffés à la forge à bois ou à gaz pour rendre la matière malléable. Rémi dispose ensuite le rond sur un rondin de chêne dans lequel il a creusé une sorte de moule à la taille et à la forme dont il a besoin. « Plus un bol est grand et plus sa sonorité sera grave. La sonorité est aussi influencée par l’épaisseur, la profondeur et encore le métal ou l’alliage utilisé. » Rémi travaille le futur bol au marteau. Là commence le travail de martelage.  Il possède une bonne trentaine de marteaux de tailles et de formes différentes pour transformer la matière. Lorsque la forme du bol convient à l’artisan il place celui-ci sur une enclume ronde. « Un bol chantant, ce sont des milliers de coups de marteaux. À force de taper, il en devient presque lisse. » La dernière étape est le polissage pour le rendre brillant. Rémi a toujours été passionné par la musique, très tôt il apprend à jouer de la guitare et rêve de devenir luthier. Il s’oriente naturellement vers une école d’ébénisterie avec l’objectif d’apprendre à fabriquer des instruments. « J’aimais la chaleur du bois et pourtant je suis passé au métal au moment de concrétiser mon envie de création d’instruments. Avec le métal, le son se propage et c’est ce que je voulais explorer », explique-t-il. L’artisan a beaucoup de demandes pour ses bols chantants venant des particuliers pour une utilisation personnelle, des professionnels de la musique, des percussionnistes ou encore des sonothérapeutes. « J’aime la sonothérapie qui permet de se relaxer et d’oublier les soucis du quotidien grâce au son. Je me suis formé au massage sonore qui se pratique à l’aide de bols chantants, de gongs, de didgeridoo… Aujourd’hui je m’oriente plus vers la fabrication car ce sont deux métiers différents même si c’est le même univers. »

Pour en savoir plus : www.remibonneau.fr, 06 95 97 83 84, remibonneau.fr@gmail.com

Un programme informatique pour accorder les instruments

Rémi Bonneau fabrique aussi des tubes sonores, des plaques sonores et bientôt des gongs. « Ce sont des instruments différents des bols chantants car ils doivent être accordés. Le bol est assimilé à un objet de rituel plus qu’à un instrument. » L’artisan a passé beaucoup de temps a étudier de quelle façon vibre ou sonne chaque matière qu’il utilise. Il a ensuite créé un programme informatique dans lequel il rentre le métal ou l’alliage utilisé, l’épaisseur, la forme… Cela lui permet de définir la taille de l’instrument par rapport à la note qu’il recherche. « C’est une très bonne base de départ, lorsque la fabrication est terminée j’ai toujours quelques ajustements à faire pour que ça soit bien accordé. »


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