6503.hr - Illustration Vers une “amazonisation” de la consommation ?
Vincent Chabault est sociologue à l’université de Paris. © Technopole Quimper-Cornouaille.

Vers une “amazonisation” de la consommation ?

Vincent Chabault décrypte les tendances de la distribution alimentaire, changée par le confinement. Mais ce retour à des magasins de proximité est une tendance déjà observée avant la crise de la Covid-19.

« La commande de produits frais en ligne se faisait rare avant le confinement, la barrière semble désormais franchie », observe Vincent Chabault, sociologue venu exposer sa vision des modes de consommations des ménages lors d’une conférence organisée par ialys, réseau alimentaire du bassin cornouaillais. « L’amazonisation », autrement dit le fait de commander des produits en ligne, est en marche. Mais le sociologue pense qu’il s’agit d’une accélération de la tendance, déjà enclenchée avant la période de confinement. « Faire ses courses le samedi après midi est sur le déclin. Chaque Français consacre 23 minutes par jour pour ses courses, un chiffre qui ne baisse pas ». Le consommateur choisit toujours dans les faits de réaliser ses approvisionnements dans la grande distribution à hauteur de 65 %, mais le modèle des 2 500 hypermarchés de France s’effrite.

Supports de petits liens

Pour autant, le magasin de centre-ville n’est pas mort. En se rendant dans des enseignes de taille réduite, le consommateur cherche « du contact, car c’est un support de petits liens, indispensables à la cohésion sociale ». Vincent Chabault rappelle que 51 % des ménages parisiens « sont composés d’une seule personne, qui cherche une relation avec son vendeur et même une fonction pédagogique ».
Ainsi et dans cette veine, les drive fermiers qui ont vu le jour en 2012 répondent aux attentes de « produits locaux, avec une proximité relationnelle, alors que la grande distribution a éloigné les producteurs des consommateurs ». Le réseau Bienvenue à la Ferme est un bel exemple de réussite de cette relation renouée entre le consommateur et le producteur, même « s’il faut des infrastructures. Les Chambres d’agriculture y travaillent », conclut-il.


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