- Illustration Transmettre sa ferme plutôt que de la céder
De gauche à droite : Maxime Le Menn, Arnaud Lecuyer, Erwan Guyomard et Élodie Guillou.

Transmettre sa ferme plutôt que de la céder

Le projet d’installation d’Erwan Guyomard et d’Élodie Guillou n’a rien laissé au hasard. Ils ont construit leur étude de concert avec Maxime Le Menn, agriculteur qui souhaitait transmettre sa ferme.

D’un côté, Erwan Guyomard et Élodie Guillou, en quête d’une ferme pour faire aboutir leur projet d’installation. « Notre secteur de recherche était restreint, à 30 minutes autour de Gourin (56). Nous désirions un site de 30 ha regroupés pour notre projet de jeunes bovins nourris à l’herbe, mais aussi du porc plein air et des volailles en semi-plein air », expliquent-ils. De l’autre, Maxime Le Menn, à la recherche de repreneurs pour la ferme familiale qu’il dirige depuis 2005, à Landrévarzec (29). Le Finistérien double actif est à la tête d’un troupeau de moutons, partiellement surveillé par sa mère, qui décède en 2016. « Je me suis alors inscrit au répertoire départ installation (RDI) pour les 50 ha de SAU ». L’agriculteur recherche quelqu’un qui saura reprendre les terres. « C’est un site auquel je suis très attaché », explique-t-il. Des candidats se succèdent, avec des projets en agriculture biologique « qui ne correspondaient pas à la surface de la ferme ». Un porteur de projet s’installe quelque temps, « mais cela a été un échec. Cette installation a échoué car le candidat était seul et devait louer une partie des terres. J’étais peut-être aussi trop focalisé sur un type de profil, avec des difficultés à me dissocier du projet ».

Une installation rapide

En septembre 2021, la visite d’Élodie et d’Erwan fait mouche. « La ferme est en 100 % herbe, les bâtiments sont simples et peu équipés : il y avait peu de capitaux à reprendre. De plus, Maxime a été ouvert à nous louer intégralement la ferme, bâtiments compris, ce qui enlève une grosse pression financière sur les premières années », observe Erwan Guyomard. Le projet se précise, l’installation aura lieu au 1er janvier prochain.
Entre la 1re rencontre de septembre 2021 et l’installation imminente, « seulement
1 an ½ s’est écoulé. C’est court, mais le parcours est lourd pour peaufiner son projet ». La rentabilité économique est un des objectifs des 2 nouveaux agriculteurs qui vont bénéficier des aides DJA. « Pour être rentable, le projet n’a pas intégré cette aide dans le prévisionnel ». Un prêt bancaire a été souscrit, auquel vient s’ajouter un prêt d’honneur Brit de 50 000 €, qui servira à constituer le cheptel, à remettre en place les réseaux d’eau et les clôtures, ainsi que le local pour la vente directe. Ce prêt octroyé par la Région Bretagne et la BPI a pour objectif de toucher au minimum « 1 installation sur 4 », selon Arnaud Lecuyer, vice-président de la Région Bretagne. Cette aide va prochainement être élargie, sous réserve de présentation à une commission, aux producteurs de lait.

Diagnostiquer sa ferme pour une bonne reprise

Arnaud Lecuyer rappelle que « dans 10 ans une ferme sur deux sera à transmettre. Cette transmission doit être préparée ; c’est pourquoi nous allons proposer courant 2023 des diagnostics en partie financés par la Région afin de creuser les points d’amélioration. À 50 ans, la carrière d’un agriculteur n’est pas finie, il peut améliorer sa structure pour mieux accueillir des jeunes en effectuant par exemple des échanges parcellaires ».


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