Esprit déconfiné

Inattendu, le confinement est passé par là. Et aussi inattendu, le confinement a déconfiné les esprits. En suspendant le temps pendant 8 semaines, cette mise entre parenthèses inédite a fait tomber le soufflé d’une certaine forme d’économie hors-sol dont l’opium quotidien était l’argent-vitesse ; et son corollaire, la perte de sens. Perte de sens dans son travail. Perte de sens dans la façon de conduire sa vie. Et parce que la suspension temporaire de cette course effrénée a été propice à une certaine introspection, il semble illusoire de penser que le monde de demain sera copie conforme du monde d’hier. Cela, beaucoup de dirigeants politiques et économiques ne semblent pas l’avoir tout à fait intégré. Ou feignent-ils de ne l’avoir pas compris faute de pouvoir imaginer prestement une alternative ?

Le coronavirus est un avatar d’une civilisation bercée dans l’illusion qu’elle pouvait vivre en marge de son milieu naturel. La pandémie fissure la cage de verre protectrice et remet le vivant au centre du jeu. Elle renvoie en boomerang toute la fragilité de la vie humaine et son interdépendance avec son environnement naturel. « Méprisable virus » et « honorable Homme » partagent un destin terrestre commun. Cette prise de conscience va rebattre les cartes. Ou – trait d’humour – « rabattre Descartes », instigateur d’une frontière étanche entre l’homme et l’animal-machine. Changement de paradigme…

Dans un monde qui sera dorénavant encore plus attentif à l’environnement, au gaspillage énergétique, au climat, à la biodiversité, au respect de toute vie, l’agriculture sera en première ligne. Le confinement a fait basculer le monde à l’aube d’un changement annoncé à celui de l’aurore d’un mouvement amorcé. Tout porteur de projet doit intégrer cette nouvelle réalité pour ne pas être piégé dans quelques années.


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