- Illustration Viande bovine : La consommation dynamique va-t-elle perdurer ?
Depuis le début du déconfinement, la progression de hachés en surgelé (+16 %) reste importante mais moins élevée que pendant le confinement, où la consommation avait explosé de 53 % au mois d’avril.

Viande bovine : La consommation dynamique va-t-elle perdurer ?

À l’heure du déconfinement progressif en Europe après la crise du coronavirus, les cours des vaches remontent dans tous les États membres avec la perspective de réouverture des fastfoods et du marché français de la restauration.

La progression des produits de grande consommation en GMS se poursuit depuis le déconfinement, avec +14 % pour les produits frais non laitiers et +24 % en surgelés la dernière semaine de mai. Dans les rayons traditionnels, les ventes progressent toujours de 12 % en semaine 22 dans la boucherie. Depuis le début du déconfinement, la progression de hachés reste importante mais moins élevée que pendant le confinement, où la consommation avait explosé de 42 % en réfrigéré et 53 % en surgelé au mois d’avril selon le panel d’achats des ménages Kantar. Avec des ventes toujours à la hausse de +15 % en réfrigéré et + 16 % en surgelé, la tendance reste néanmoins marquée.

Accélération de la baisse du cheptel en lait

Cette demande a un impact positif sur la valorisation des carcasses : les carcasses classées U sont cotées à 4,48 €/kg (+3 % par rapport à 2019), « alors même que les abattages selon Normabev montrent un net regain disponible (+1 % en têtes et +3 % en tonnage) », relève Philippe Chotteau, responsable du marché viande bovine à l’Institut de l’élevage. La décapitalisation du troupeau allaitant quant à elle se poursuit à -1,9 % au 1er mai, mais de manière moins forte qu’en début d’année tandis que le cheptel laitier baisse plus rapidement.

Un marché toujours lourd en jeunes bovins

Par ailleurs, les prix des jeunes bovins restent sous pression, avec des retards de sortie en France, en Italie et en Pologne. Les abattages sont en recul pour les animaux issus du cheptel allaitant comme laitier. Au 7 juin, le surstock dans les fermes françaises, indicateur demandé par Interbev pendant le confinement, s’élève toujours à 16 400 jeunes bovins de type viande, soit « 1,3 semaine d’abattage de retard ». Si un rebond est observé pour les types laitiers classées O, « plus on progresse dans la conformation, plus le recul est important d’une année sur l’autre ». Et pourtant, l’offre est moindre (-2 % en tonnage en JB viande et -7 % en JB lait de la semaine 19 à 22). Elle s’explique aussi par une chute drastique des exportations (-34 % en mars), toutes origines confondues, et des exportations françaises en hausse (+9 %). Les statistiques du commerce extérieur pour avril ne sont pas encore diffusées. Mais la DGAL indique dès à présent une baisse des exportations de 12 % vers l’Espagne alors que celles vers l’Italie se sont quasi maintenues à 4 % du 5 avril au 6 juin.

Hausse modérée pour les broutards

La demande italienne pour les broutards est restée présente jusqu’à début mai, face à une offre française restreinte. Aussi, les cours des broutards sont en hausse mais restent en deçà des niveaux 2018-2019, le tout avec une offre en retrait (-2 % au 1er mai) et particulièrement marquée pour les races charolaise et blonde d’Aquitaine (-7 % par rapport à 2019). 

Chute des envois des bovins maigres

Très concentrés sur l’Algérie, les envois de bovins maigres hors Union européenne ont reculé en mars et encore plus fortement en avril, liés aux contraintes des confinements des deux côtés de la Méditerranée. L’export de bovins maigres a chuté de 46 % en quatre mois sur l’Algérie, d’après les données des Douanes françaises. Un déconfinement très progressif a commencé en juin en Algérie, au Maroc et en Tunisie et devrait permettre la reprise des échanges.


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