- Illustration Un bâtiment engraissement tourné vers le bien-être
Vue aérienne du bâtiment lors de la fin des travaux.

Un bâtiment engraissement tourné vers le bien-être

A l’élevage Sérandour, à Pléguien (22), Sylvain et Sylviane Sérandour viennent d’investir dans un bâtiment de 1 200 places d’engraissement. Les porcs y auront plus d’espace, de la lumière naturelle, une zone de confort bien définie et un accès à une courette extérieure.

La coopérative Le Gouessant développe un nouveau modèle de production alternatif en porc nommé Physior en s’appuyant sur une conception spécifique du bâtiment d’élevage avec comme fil rouge le bien-être animal sans oublier le bien-être de l’éleveur. Sylvain et Sylviane Sérandour, éleveurs à Pléguien (22) ont rentré leur premier lot de 1 200 porcs dans le bâtiment tout neuf le 23 juin. Ce concept de bâtiment bien-être a été pensé par l’éleveur, le service porc de la coopérative et la société Hölscher+Leuschner. « J’avais besoin de construire un bâtiment d’engraissement car mon parc est vieillissant. Je suis allé voir ce qui se fait dans le Nord de la France, au Danemark, aux Pays-Bas et en Allemagne. Je me suis aussi documenté sur les plus-values qui vont avec le bien-être animal dans les démarches Tierwohl en Allemagne et Beter Leven aux Pays-Bas pour bâtir mon projet », explique Sylvain Sérandour.

[caption id=”attachment_46172″ align=”aligncenter” width=”720″] Dans ce bâtiment l’espace est de 1,2 m2/porc et les salles profitent de la lumière naturelle grâce aux fenêtres qui représentent
3 % de la surface au sol[/caption]

0,3 m2/porc de gisoir

L’élevage de 400 truies naisseur-engraisseur est déjà équipé d’une verraterie bien-être et le prochain investissement sera une maternité bien-être. Dans ce bâtiment neuf, les 1 200 porcs à l’engraissement sont répartis en 4 lots de 300 par salle. Les animaux vont profiter de 1,2 m2/porc contre 0,7 m2/porc en élevage standard. « Nous avons 0,3 m2/porc de gisoir en caillebotis plein avec niches relevables pour cette partie couchage. Cette zone doit vraiment être très confortable pour rester propre. Les déjections se feront principalement dans la courette extérieure qui représente une surface de 0,3 m2/porc. La partie dédiée à l’alimentation et l’exercice a une surface de 0,6 m2/porc », indique André Fertil, responsable projet porc Le Gouessant.

[caption id=”attachment_46174″ align=”aligncenter” width=”720″] André Fertil, responsable projet porc Le Gouessant et Sylvain Sérandour, éleveur de porc à Pléguien (22).[/caption]

Sylvain Sérandour s’est aussi inspiré de ce qui se fait en volaille de chair en installant des fenêtres et des entrées d’air translucides qui représentent 3 % de la surface au sol. Les salles sont vraiment baignées de lumière naturelle. L’accent a aussi été mis sur l’enrichissement du milieu avec des râteliers suspendus pour y mettre de la luzerne, du foin ou de la paille. Les salles sont équipées de poteaux à gratter. Des bacs de fouissage en inox avec de la sciure prennent la place des caillebotis à certains endroits. L’extraction de l’air vicié du bâtiment se fait par une gaine centralisée haute. « La réussite technique en salle grand groupe est liée au grand volume de la salle combiné à une ventilation performante », précise André Fertil.

« Pour aller du gisoir vers la zone d’alimentation, les porcs passent dans le trieur où ils sont scannés et pesés. Ils sont alors orientés selon leur poids vers une zone A ou B où ils ont une alimentation spécifique », décrit l’éleveur. L’objectif est de gagner en croissance tout en baissant l’indice de consommation. Il y aura 3 départs étalés sur 3 semaines. Lorsque l’objectif de poids est atteint, les porcs, en passant dans le trieur, sont orientés vers une salle de finition représentant un tiers de la surface. Après le 2e départ les 100 porcs restant sont envoyés en salle de finition pour libérer la salle principale d’élevage qui va être directement lavée pour pouvoir recevoir le prochain lot.

10 jours de gagnés entre chaque bande

« En fonctionnant ainsi je vais gagner en rotation de l’ordre de 25 à 30 % ce qui représente une dizaine de jours entre chaque bande. » Pour le moment l’éleveur et le service porc de la coopérative n’ont pas souhaité communiquer sur le montant de l’investissement plus élevé qu’un bâtiment classique s’expliquant par la surface en plus, la lumière naturelle, les équipements pour le bien-être. « C’est un nouveau marché, nous avançons avec les abatteurs et transformateurs pour définir plus précisément les plus-values qui seront données à l’éleveur. Nous attendons aussi de voir les résultats techniques qui vont sortir de ce type de bâtiment tout en tenant compte des rotations qui seront meilleures », conclut le responsable porc Le Gouessant.

Viser l’autonomie alimentaire

« Ici nous sommes sur une Faf simplifiée avec du maïs, du blé et des complémentaires pour l’alimentation des porcs à l’engraissement », fait remarquer Sylvain Sérandour. Dans ce bâtiment, l’alimentation sera garantie sans OGM. En installant du matériel d’alimentation allemand de marque Hölscher+Leuschner, l’éleveur projette d’incorporer de la luzerne ensilée dans l’alimentation avec l’objectif de gagner en autonomie protéique. « Je vais implanter 10 ha de luzerne pour pouvoir réaliser des essais sur l’alimentation le plus rapidement possible. »


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