- Illustration À vos marques, prêts, parez…
L’intervention de plusieurs pédicures à la fois permet de limiter la mobilisation des éleveurs et des vaches, notamment dans les grands troupeaux.

À vos marques, prêts, parez…

Préparer son chantier de parage permet d’éviter certains désagréments comme du stress, une perte de temps ou une chute de production. Voici quelques recommandations et erreurs à éviter.

Optimiser le résultat d’un parage nécessite de la rigueur et quelques précautions. L’équipe de BCEL Ouest, qui a édité une fiche conseil, fait le tour de la question en huit points.

1 – Se tenir prêt à l’arrivée des pédicures

Si l’éleveur se sent dépassé, notamment quand plusieurs cages débarquent et sont à installer en parallèle, le stress peut vite monter met en garde Yannick Saillard, vétérinaire. « Pour l’éviter et démarrer le chantier de parage sereinement, il est important d’être disponible à l’horaire choisi lors de la prise de rendez-vous.

2 – Respecter le sens de circulation des vaches

Pour ne pas perdre de temps, il est recommandé d’éviter un trop grand changement d’habitude pour des animaux. « C’est tout bête mais conserver le sens de déplacement usuel les rassure et facilite l’approche des cages. » Lors d’un premier rendez-vous, les pédicures savent d’ailleurs conseiller sur le positionnement le plus adapté en fonction de l’environnement.

3 – Mettre en place un circuit adapté

Entre l’espace d’attente des animaux et la cage de parage, éviter la simple marche en avant. « Au contraire, créez des virages pour que l’animal ait le sentiment de revenir sur ses pas en allant vers la cage. » Cette dernière peut par exemple être placée à 90° après un couloir. L’utilisation de paille au sol et dans la cage peut rassurer et favoriser la venue. « Ensuite, pour amener les vaches vers le but, gestes brusques et cris sont à éviter antant que possible » Il est conseillé d’effectuer de petits gestes de contraintes répétés et non douloureux et de s’aider avec une canne jaune pour marquer le mouvement. « La vache a de la mémoire. Plus les transferts sont fluides, plus les prochains chantiers de parage se passeront bien. Dans le cas contraire, il sera difficile de pousser la vache qui se souvient des stress à refaire la même chose… »

4 – Limiter l’attente des animaux

Il faut absolument éviter que les animaux stationnent trop longtemps (« Deux heures grand maximum ») debout et sans eau et alimentation. « Soit le parcage doit permettre une continuité d’accès au couchage, à l’abreuvoir et à l’auge ; soit il est nécessaire de travailler par petits lots successifs d’animaux pour limiter l’attente », recommande Yannick Saillard. De même, après l’intervention, l’idéal est que l’animal puisse aussitôt boire, manger ou se coucher.

5 – Conserver l’accès au robot de traite

« Cela peut paraître évident, mais il est important de ne pas placer les cages devant les automates pour éviter d’impacter leur fréquentation. Le travail sur un lot d’animaux doit permettre aux autres de continuer à se reposer, à circuler, à manger et à se faire traire. » L’idée est de perturber le moins possible les habitudes du troupeau.

6 – Penser hygiène et propreté

L’éleveur doit prévoir un nettoyeur haute pression fonctionnel à disposition des pédicures pour le lavage des cages en fin de chantier. « Cette notion d’hygiène est primordiale pour tous », rappelle le vétérinaire. « De notre côté, depuis 3 ans, la désinfection des rénettes après chaque vache a été mise en place. Les pédicures disposent de deux jeux d’outils. Pendant que l’un est utilisé, l’autre est plongé dans le désinfectant. Influencée par des éleveurs en filières hors-sol, cette pratique limite les risques de contamination croisée face à des maladies contagieuses comme la dermatite digitée par exemple. Et même le pinceau pour disposer les antiseptiques sur les lésions a laissé place à des poires ou des spatules en bois à usage unique… »

7 – Ménager le troupeau après parage

« Pour optimiser l’impact positif du travail des pédicures, soyez vigilant dans les jours qui suivent à ne pas solliciter de manière anormale les pieds en évitant notamment tout risque de traumatisme : pas de sortie sur des chemins à risque et caillouteux, pas de maintien anormal des vaches debout sur un sol dur comme lors du curage de l’aire paillée… », rappelle Yannick Saillard. Cela est d’autant plus vrai pour les vaches fortement boiteuses ou en inconfort marqué. « Les animaux les plus touchés sont à garder sur aire paillée dans le but de limiter la douleur et d’éviter les glissades, mais aussi d’assurer une bonne guérison des lésions. Les concernant, il faut rester vigilant pendant une semaine environ. »

8 – Retirer les pansements rapidement

Selon les cas, les pédicures posent des pansements pour éviter qu’une plaie se salisse et augmenter le temps de contact d’un traitement. « Mais 3 jours maximum après le parage, il est indispensable de retirer la bande. Sinon il y a un risque de macération et donc un effet inverse à l’action recherchée par le pédicure. »


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