- Illustration Des outils et actions pour réguler la faune sauvage
Depuis 1997 sur l’Ille-et-Vilaine, la FGDon 35 a mis en place une lutte collective contre les ragondins (photo) et rats musqués par piégeage sélectif.

Des outils et actions pour réguler la faune sauvage

Parfois vecteurs de maladies pour le bétail ou l’homme, certains animaux sauvages doivent être régulés. La FGDon 35 met en place des actions auxquelles les agriculteurs peuvent participer.

« Renards, pigeons, ragondins… la faune sauvage transmet-elle des maladies ? » C’est le thème que le GDS Bretagne a souhaité mettre en avant cette année à l’occasion des réunions annuelles des adhérents. « Nous avons décidé de parler des idées qui circulent dès qu’on évoque la faune sauvage car certaines sont imprécises voire non fondées », souligne Grégoire Kuntz, vétérinaire GDS Bretagne. Lors des rencontres, une vidéo réalisée avec le vétérinaire permet aux participants d’être confrontés aux idées reçues et de trouver les vraies réponses aux questions qu’ils se posent.

Attention avec les rongeurs

On y apprend notamment que la leptospirose est une maladie infectieuse transmise par les ragondins et autres rongeurs qui peut être très grave. C’est une zoonose : les agents pathogènes se transmettent des animaux vertébrés à l’être humain et vice-versa. Les rongeurs excrètent les bactéries via leur urine notamment, contaminent le sol et les eaux et peuvent infecter les humains, les vaches, les chevaux, les porcs… « Mieux vaut manipuler les rongeurs avec des gants. En cas de forte fièvre, il ne faut pas hésiter à parler du contact avec ces animaux à son médecin pour qu’il fasse le rapprochement », a indiqué Pierre-Yves Rué, de la FGDon 35 (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles) lors de la réunion GDS du 9 janvier à Combourg. Depuis 1997 sur l’Ille-et-Vilaine, la FGDon 35 a mis en place une lutte collective contre les ragondins et rats musqués par piégeage sélectif au moyen de cages pièges.

Le prêt de cages est possible

Ces espèces invasives n’ont pas de prédateurs naturels sous nos latitudes. Le tir sélectif du ragondin et du rat musqué est aussi possible sous conditions. « Le problème est que les équipes de piégeurs vieillissent et ne sont pas suffisamment renouvelées. Il y a aussi moins de chasseurs. Aujourd’hui, certains agriculteurs commencent à poser des pièges. Il suffit de faire une déclaration de piégeage en mairie », note Pierre-Yves Rué. « Les agriculteurs ayant des problèmes avec ces espèces peuvent se rapprocher des équipes de piégeurs en place ou de la FGDon. Nous pouvons prêter des cages. »

Lors de la réunion, la question des oiseaux a aussi été abordée. Même s’ils ne transmettent pas tous des maladies, ils peuvent avoir de graves conséquences économiques. « Pour les pigeons, le tir en soirée est possible. » Pour la corneille noire qui a tendance à revenir sur le département, des piégeages collectifs ou des tirs peuvent être organisés sur une commune ou plus largement. « Mieux vaut agir par grande zone. C’est plus efficace. »

Un statut obligatoire pour la BVD

Les responsables du GDS sont revenus sur la situation en IBR en Ille-et-Vilaine qui a connu 6 nouveaux élevages positifs depuis fin 2018. Des plans d’action ont été mis en place dans ces élevages et les cheptels situés à proximité bénéficient d’un suivi à fréquence plus élevée. Toutefois, la situation reste maîtrisée dans le département et en Bretagne où 98 % des cheptels sont qualifiés indemnes. S’agissant de la BVD, « un nouvel arrêté ministériel de juillet dernier impose un statut obligatoire sur cette maladie à l’ensemble des détenteurs de bovins. La vente sera interdite ou soumise à condition (analyse) dans les élevages infectés ou suspects. La prophylaxie va aussi se renforcer sur les bovins allaitants », explique Nathalie Després, animatrice formation et réseau GDS sur l’Ille-et-Vilaine.

Une nouvelle approche basée sur la prévention pour la paratuberculose

Sur 2020, une nouvelle approche va être déployée pour gérer la paratuberculose, maladie très présente en Bretagne où 60 % des élevages sont infectés. « Depuis plusieurs années, nous proposions un plan aux élevages présentant des cas cliniques mais cette action très contraignante pour les éleveurs et très coûteuse n’a pas permis de limiter la contamination », explique Josyck Cherbonnel, éleveur à Tinténiac et membre du bureau du GDS Bretagne. « Désormais, nous allons mettre en place une action préventive pour gérer les mouvements d’animaux. »

Tout élevage volontaire pourra demander un statut de troupeau en paratuberculose qui lui permettra de valoriser les animaux vendus. Les éleveurs ayant un résultat défavorable pourront être accompagnés dans le suivi de la maladie par un conseiller GDS en lien avec le vétérinaire. L’éleveur choisira lui-même les outils qu’il veut mettre en place et le temps et l’argent qu’il souhaite investir. Le dépistage pour établir le statut, le conseil et le suivi sont pris en charge par le GDS sur 2020. « La paratuberculose s’achète, comme d’autres maladies. Le premier conseil que l’on peut donner aux éleveurs est de faire des analyses dans l’élevage où l’on achète des animaux. »

En pratique : Les prochaines réunions en Ille-et-Vilaine se tiendront à 10 h : le 21/01 au Châtellier, après-midi : intervention FGDon ; le 23/01 à Liffré ; le 28/01 à Lohéac ; le 30/01 à Bréteil, après-midi : animation technique « Conseil protection électrique en élevage bovin » ; le 4/02 à Dol-de-Bretagne, après-midi : animation technique « Conseil protection électrique en élevage bovin » ; le 6/02 à Montauban-de-Bretagne ; le 11/02 à Saint-Aubin du Cormier. Contact : 02 23 48 26 00.


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