Tracer son sillon

Vient-il souvent à l’idée de labourer son champ dans un autre sens que celui commandé par l’habitude ? Trop rarement. Pourtant, ce coup de tête peut participer à ouvrir une petite fenêtre sur le champ inexploré des idées nouvelles. Changer de sens de labour pour changer d’angle de vue. Osons ! Car, casser la routine est fertile. Fertile pour l’imagination. Fertile pour l’innovation et la création (y compris de valeur). Fertile pour sa propre satisfaction d’être sorti du sillon de l’habitude, cette proche amie de la complainte et de la lassitude. Qu’il est parfois salutaire de lâcher la rampe du quotidien et de la sécurité pour s’aventurer vers d’autres terrains plus enfrichés mais non moins riches. Se poser les vraies questions est bénéfique. Quitte à se mettre en travers des raisonnements que les autres déroulent pour mieux imposer leurs solutions.

Des agriculteurs, de plus en plus nombreux, sortent aujourd’hui du rang, lassés par la gesticulation politique ou syndicale aux promesses sans lendemain. Un exemple parmi d’autres ? La semaine passée, le ministre de l’Agriculture – mais c’est son rôle dans le théâtre des habitudes – menaçait de donner la fessée à la grande distribution qui ne paye pas les produits agricoles au juste prix. Quel agriculteur peut croire aux effets d’une telle intimidation ?

Pendant ce temps, en labourant leur champ dans l’autre sens, certains agriculteurs verront peut-être une lueur briller de l’autre côté de la haie ou du talus. Tout simplement parce qu’ils ont changé d’angle de vue. Peut-être descendront-ils alors de leur tracteur, passeront de l’autre côté de la haie pour se diriger vers la lueur : celle d’autres agriculteurs qui, avant eux, ont trouvé la solution pour mieux vivre de leur métier ; pour mieux vivre leur métier.


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