Avec la plantation en mini-mottes, la betterave a une longueur d’avance sur les adventices. - Illustration Retour de la betterave, mais en mini-mottes
Avec la plantation en mini-mottes, la betterave a une longueur d’avance sur les adventices.

Retour de la betterave, mais en mini-mottes

Sur le Gaec La Mandardière à Pacé (35), les betteraves ont fait leur retour en 2017. Elles sont plantées en mini-mottes pour intervenir rapidement avec le désherbage mécanique.

« Je produisais des betteraves il y a une dizaine d’années, mais cela me demandait trop de rattrapage manuel. J’avais arrêté, mais la production a alors diminué ainsi que les taux. L’état du troupeau s’était affaibli », explique Christian Mogis, installé avec sa conjointe Cécile Legrand à Pacé (3 UTH et un apprenti, 93 ha de SAU, 495 000 L).

Désherber rapidement

Les producteurs se sont à nouveau intéressés à la betterave au sein d’un groupe accompagné par Agrobio 35 qui a étudié la faisabilité technique et économique de l’utilisation de plants en mini-mottes plutôt que du semis ou du repiquage. « C’est plus facile pour gérer les adventices, en bio notamment : les plants ont une longueur d’avance sur les mauvaises herbes et acceptent mieux les passages d’outils mécaniques. On peut intervenir plus rapidement ».

Planter des betteraves en mini-mottes est une opération qui nécessite de la main-d’œuvre (8 personnes pour 2,5 ha par jour), mais moins qu’en repiquage de plants. Une planteuse 6 rangs a été acquise en 2017 par la Cuma bio du département. « Cela nous a permis de mettre au point la technique. Cette année, nous avons acheté une planteuse plus performante qui devrait nous faire gagner du temps. Un réglage électronique permet de passer facilement de 40 à 60 000 plants/ha. »

Sur l’exploitation, 2 ha sont consacrés à la betterave. Environ 100 t brut/ha sont récoltées avec un taux de MS avoisinant 15 t/ha. « Au départ, nous plantions 40 000 pieds/ha avec un interrang de 50 cm. Pour augmenter la valeur alimentaire, j’en mets désormais 60 à 65 000/ha. » L’an passé, le producteur a planté les betteraves le 16 avril, a effectué un 1er passage de herse étrille 8 jours après, un 2e à nouveau 8 jours après. Puis deux passages de bineuse. « Au dernier passage, on peut enfouir les adventices sur le rang. »

Pistes de réflexion

Les betteraves sont récoltées par une ETA, « mais je réfléchis à acquérir une machine pour pouvoir arracher à plusieurs moments quand la météo est la plus favorable. Aujourd’hui, je sème du blé après la betterave qui est un bon précédent. L’inconvénient est que cela demande une récolte en octobre, alors que les betteraves pourraient encore gagner en valeur. Je vais aussi réfléchir à une autre culture après… ».
Les essais menés par le groupe d’une quinzaine de producteurs ont mis en évidence un coût supérieur à l’UF par rapport au maïs ensilage (2 fois plus cher) ou aux céréales en bio. « Mais la betterave produit plus de MS sur 1 ha : autant qu’un maïs plus 5 t d’orge chez moi… Sans compter qu’elle constitue un très bon complément alimentaire à l’automne et en hiver. Mes vaches sont actuellement en très bonne santé avant l’entrée au pâturage. Et la production est supérieure de 200 à 500 L/VL/an. »

Vigilance sur la plantation

« Le coût des plants est important (30 €/1 000 plants), il faut donc être très vigilant sur l’implantation », insiste le producteur. Il faut des plants ayant un stade de développement de 3 à 4 feuilles avec une motte suffisamment compactée. Sur un sol nivelé, les 10 premiers cemtimètres de terre doivent être très fins et rappuyés. Un travail du sol juste avant la planteuse permet de conserver l’humidité. « Les plants doivent être très bien fixés dans le sol. »


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