« Penser son système de clôtures et de réseau d’eau en termes de matériel et d’investissement est un point stratégique dans la conduite du troupeau laitier », estiment les associés de la ferme du Vern dans le Finistère.
À la ferme du Vern à Saint-Yvi (29), les associés ont opté pour le pâturage de précision il y a cinq campagnes, aussi bien pour les vaches que les génisses. « Cette gestion pointue de l’herbe permise par le redécoupage des parcelles permet d’exploiter pleinement le potentiel de nos sols et de valoriser un maximum d’herbe à l’hectare », explique Anne-Hélène Cotten, gérante de l’exploitation. « Cependant, pour une gestion efficace, nous nous sommes rendu compte au fil du temps qu’il est nécessaire d’être bien équipé. Depuis 3 ans, nous avons donc revu une bonne partie de nos clôtures et circuits d’eau. »
Tout revoir
Prise de terre, poste de clôture, fils extérieurs et intérieurs, poteaux et piquets… La quasi-totalité du matériel du site a été passée en revue. « Etant plusieurs sur l’exploitation, il était nécessaire de réfléchir à un système simple, efficient et modulable permettant à n’importe qui de gérer le pâturage », précise la jeune femme.
Du fait de la multiplication du nombre de paddocks, il a été nécessaire d’anticiper tout risque de perte de courant à l’échelle des plateformes (vaches et génisses). « Nous avons donc décidé de réduire au maximum les poteaux fer et bois en les remplaçant par des piquets fibre de verre 12 mm et ProClips inox. Et les contours de parcelles ont été équipés en fils high-tensile afin d’améliorer la conductivité et permettre de s’assurer d’une bonne durée de vie sur les extérieurs. » Il a fallu revoir aussi la prise de terre. Celle du poste de clôture principal (Gallagher 12J) a été refaite dernièrement et sera encore améliorée bientôt, afin de s’assurer d’un bon retour de masse quand un animal touche le fil, avec l’installation de 6 barres métalliques de 1 m.
[caption id=”attachment_40199″ align=”aligncenter” width=”720″] Un fil nylon bien visible sépare les paddocks.[/caption]
Concernant le découpage interne des paddocks, il a été réalisé avec des produits « 9 fils tressés nylon ». Anne-Hélène Cotten souligne leur intérêt. « Ils sont visibles par l’animal, résistent dans le temps et présentent surtout une haute conductibilité. Cela nous permet de conserver si besoin une grande flexibilité au cours de la saison herbagère : débrayage, épandage, topping… Les plus anciens ont 5 ans et n’ont pas bougé, à la différence des fils nylons torsadés d’avant qui s’abîmaient beaucoup plus vite où des sections détériorées devenaient non conductrices. » Quant aux entrées et sorties des paddocks, elles sont équipées en fil élastique pour s’adapter selon la longueur du chemin par lequel les vaches arrivent.
Depuis la mise en place de ce nouveau système de clôture, les éleveurs se disent « beaucoup plus sereins » qu’auparavant quand ils quittent la ferme dans la journée. « En rentrant, nous sommes à peu près certains de retrouver les animaux là où nous les avions laissés le matin », sourient-ils.
Flotteurs haut débit et raccords rapides
Pour le réseau d’eau, des flotteurs haut débit par le bas ont été privilégiés pour tous les abreuvoirs des laitières afin de réduire le risque qu’une vache puisse en casser. Autre avantage de ce système : un renouvellement plus fréquent de l’eau. Par contre, sur le site des génisses, pour gagner en efficacité lors du déplacement des lots, des raccords rapides ont été installés. « Nos génisses sont déplacées en système couloir avec un fil avant-arrière tous les 2 jours. Le bac à eau est déclipsé puis reclipsé au raccord suivant et le tour est joué. Par cette gestion du pâturage, nous obtenons de bonnes croissances des génisses tout en favorisant la qualité de nos prairies et nos sols. » Surtout avec ce système de clôture et d’abreuvement, on y passe très peu de temps.