Le taupin devient problématique pour de nombreuses cultures, les solutions chimiques s’amenuisent. © Arvalis-Institut du Végétal - Illustration La lutte contre les taupins s’effrite
Le taupin devient problématique pour de nombreuses cultures, les solutions chimiques s’amenuisent. © Arvalis-Institut du Végétal

La lutte contre les taupins s’effrite

Arvalis teste différentes solutions chimiques et alternatives pour pallier le retrait des néonicotinoïdes.

La récente interdiction des néonicotinoïdes obligera à repenser la protection des cultures vis-à-vis des taupins. Dans les essais menés par Arvalis, les solutions disponibles sur le marché n’assurent pas une protection suffisante comme le faisait la solution insecticide désormais absente.

5 micro-granulés homologués

Du côté des traitements de semences, une seule formulation est disponible, avec le Force 20 CS. « Dans les essais confrontés à des attaques faibles ou fortes, son efficacité s’est avérée insuffisante », explique Élodie Quéméner, ingénieure régionale pour Arvalis, lors d’une journée technique proposée aux agriculteurs à Ploërmel (56).

Si les traitements de semences s’avèrent perdre en efficacité en comparaison au Sonido, les micro-granulés offrent des résultats satisfaisants, de l’ordre de 60 à 70 %, avec une quinzaine de plants attaqués sur 100, dans les cas de fortes attaques. Belem MG, Fury Geo ou Karate 0.4 GR font partie de ces solutions. Concernant le Force 1.5 G, Élodie Quéméner rappelle « qu’il a perdu son homologation d’application avec un diffuseur. Or, sans ce dispositif, son efficacité est divisée par 3 ». Positionné sur un support starter, Trika Expert montre 65 % d’efficacité lors d’une application à 15 kg/ha, en situation de fortes attaques.

Les retraits de spécialités commerciales poussent les ingénieurs d’Arvalis à explorer de nouvelles pistes de protection contre le taupin. Ainsi, le Met 52, champignon entomopathogène vient infecter les taupins, provoquant leur mort. « Son efficacité est améliorée à doses élevées et dans des conditions climatiques favorables ». La taille des larves et l’humidité du sol jouent sur l’efficience du champignon.

Servir de leurre au taupin pour le détourner de la culture principale ? Une piste explorée, en incorporant un blé sur 15 cm de profondeur 7 jours avant le semis de maïs. « Le ravageur a accès à ces appâts avant le maïs. Le blé est ensuite détruit mécaniquement ou chimiquement vers 3-4 feuilles du maïs ». Un protocole qui porte ses fruits, mais qui ne suffit pas à lui seul à protéger totalement le maïs. Cette association semble aussi répondre à la problématique des dégâts d’oscinies, mais cela reste à confirmer.

Dernière année d’utilisation pour le Thirame

Les répulsifs corvidés à base de Thirame appliqués en traitement de semence ne seront plus autorisés après 2019. « Cela peut poser problème, car il a aussi une action contre la fonte des semis », témoigne un agriculteur participant à la journée. Un point sur lequel il faudra être vigilant l’année prochaine lors des semis.


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