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L’Inra planche sur la réduction des intrants

Sur la partie agricole, la réduction des intrants est dans la ligne de mire des chercheurs de l’Inra. Génétique, connaissance des ravageurs, conduite, ajustement des traitements sont des pistes…

Santé, environnement, changement climatique… Aujourd’hui, les défis auxquels doivent contribuer les chercheurs de l’Inra sont bien différents de ceux qui leur étaient confiés en 1946, alors qu’il fallait « nourrir la France ». « Aujourd’hui, nous contribuons par exemple à la Milk Valley avec le projet Profil (Protéines fonctionnalisées pour l’industrie laitière). Nous nous investissons dans des travaux sur l’agroécologie, la réduction du gaspillage alimentaire… Nos champs de recherche vont du sol à l’intestin », a cadré Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Inra, lors d’un colloque organisé le 5 octobre à Rennes à l’occasion des 70 ans de l’institut. Des tables rondes se sont succédé en présence de nombreux chercheurs.

Résistances variétales durables

Plus particulièrement sur les cultures, la réduction des produits phytosanitaires fait partie des grands enjeux. « La génétique peut jouer un rôle ; les résistances variétales sont déjà utilisées sur certaines espèces comme la pomme, mais les travaux doivent se poursuivre dans cette voie pour améliorer la connaissance des génomes des plantes, mais aussi des ravageurs. Il faut aussi tenter de rendre ces résistances durables », explique Vincent Faloya. « Les pathogènes évoluent vite en face et les variétés doivent aussi être capables de s’adapter au changement de climat. Les mélanges variétaux sont une piste », ajoute Jean-Pierre Renou.

Nous pouvons aussi nous appuyer sur les régulations naturelles, mais sont-elles suffisantes ? Ne faut-il pas y ajouter d’autres techniques visant à attirer ou repousser les insectes ravageurs et auxiliaires ? « Le phytobiome, c’est-à-dire les microorganismes présents autour des plantes, dans le sol, peut par ailleurs jouer un rôle pour réduire les intrants, accroître le développement des plantes… »
Dans les systèmes d’élevage, l’heure est aussi à la baisse des intrants.

Des médicaments ciblés

Partout en Europe et aux États-Unis, les chercheurs travaillent sur la réduction des antibiotiques, pour des enjeux de santé publique. Les travaux de l’Inra portent sur la détection des conduites (alimentation, conditions de logement…) qui permettent d’augmenter la santé et le bien-être des animaux.

En porcs, d’énormes efforts ont été faits. « Aujourd’hui, le sevrage représente 70 % de l’utilisation des antibiotiques. Nous cherchons à identifier des marqueurs génétiques de la robustesse des animaux avant sevrage. Demain, en porc et volaille, les traitements devront être précoces et ciblés à l’animal malade », souligne Nathalie Le Floc’h. « En viande bovine, on pourra repenser l’organisation de l’approvisionnement. Pour produire les JB, les veaux proviennent des régions de naissage et sont allotés… », note Christine Fourichon.

Davantage de protéines végétales dans nos assiettes

L’Inra travaille aussi sur l’alimentation humaine. « Pour pouvoir nourrir tout le monde demain, la part de protéines végétales consommées va augmenter. Nous n’aurons pas le choix », souligne Alain Riaublanc. « Aujourd’hui, elles sont dénaturées lors des process visant à faire de l’huile avec les graines, et deviennent très peu digestibles. Nous devons revoir les procédés, remettre à niveau nos connaissances sur ces protéines, améliorer leur solubilité, leurs propriétés fonctionnelles… »


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