Lors de chutes de températures, les ténébrions migrent de la litière vers les matériaux isolants entraînant un vieillissement prématuré des bâtiments. - Illustration Le ténébrion, la bête noire des aviculteurs
Lors de chutes de températures, les ténébrions migrent de la litière vers les matériaux isolants entraînant un vieillissement prématuré des bâtiments.

Le ténébrion, la bête noire des aviculteurs

La présence de ténébrions dans les poulaillers est un réel problème causant un vieillissement prématuré des bâtiments et des désagréments pour les volailles. Au-delà du traitement insecticide, il existe quelques leviers simples à mettre en place pour limiter leur prolifération.

C’est en 1977 que les premières observations de petits ténébrions ont été faites en Bretagne. « Le ténébrion est un petit coléoptère invasif d’origine tropicale. Il se développe dans les poulaillers car il y trouve de la chaleur et de l’obscurité. Les œufs se trouvent dans la litière, souvent sous les mangeoires, les larves qui sont mycophages et carnivores restent dans la litière. Pour réaliser leur nymphose, les larves migrent vers les matériaux isolants et y creusent des galeries. La nymphe ne se nourrit pas. L’adulte migre dans la litière. Lors de chutes de températures, il retourne dans les matériaux isolants. L’adulte se nourrit de champignons ou spores qui se développent dans la litière ou sur les résidus d’aliments pour volailles », décrit Nathalie Rousset, de l’Itavi, lors de la journée nationale volaille de chair à Cesson-Sévigné (35) le 13 novembre.

Le ténébrion est un nuisible qui pose de multiples problèmes en aviculture. L’ambiance du bâtiment est plus difficile à gérer suite aux dégâts causés sur l’isolation. La baisse de résistance thermique entraîne un surcoût de chauffage. Cela pose un réel problème de vieillissement prématuré des bâtiments. « Le ténébrion est vecteur de dissémination de maladies, virus, bactéries. Les micro-morsures qu’ils font subir aux volailles augmentent leur nervosité. Cela peut engendrer des retards de croissance et des occlusions intestinales chez les poussins en cas d’ingestion de ténébrions », explique Nathalie Rousset. Le recours aux insecticides est une seule solution permettant de limiter la prolifération de ténébrions mais cela a un coût. « Nous constatons l’apparition chez cet insecte de résistances comportementales (stratégie d’évitement) et physiologiques aux insecticides. »

Des leviers pour limiter les ténébrions

Une étude menée par l’Itavi chez des aviculteurs a permis de mettre en lumière des leviers d’action qui permettent de limiter la population de ténébrions dans les bâtiments d’élevage. Le sol bétonné limite fortement les possibilités d’accès à l’isolant pour les ténébrions. De même, l’entretien des soubassements, des longs pans est essentiel pour empêcher les larves et adultes de migrer vers l’isolation. Il est important d’avoir des soubassements lisses et une bonne étanchéité des jonctions. Certaines pratiques limitent au maximum les sources de nourriture du ténébrion. Le choix d’un matériau pour la litière comme les copeaux ou les cosses de sarrasin avec des rajouts en cours de lot sont à privilégier plutôt que de la paille qui est plus favorable au développement des champignons (fermentations).

Il faut bien nettoyer les silos d’aliment lors du vide sanitaire et le fumier doit être curé le plus rapidement possible. La mise à disposition de l’aliment démarrage doit se faire le plus tard possible avant l’arrivée des poussins. « En matière de lutte insecticide, la rotation des molécules est à privilégier. Mais attention, ce n’est pas parce que l’on change de produit commercial que l’on change de molécule, il faut bien lire les étiquettes. Si vous utilisez un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes depuis plusieurs années, il est conseillé de changer de famille et de ne pas sous-doser pour limiter les phénomènes de résistance. » 


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