« La large gamme de 4 à 6 cylindres, avec transmission simple ou à variation continue permet à chacun de trouver l’engin adapté à son exploitation », explique Bertrand Piers, directeur d’une concession Claas. - Illustration Choisir le tracteur qui correspond à son besoin
« La large gamme de 4 à 6 cylindres, avec transmission simple ou à variation continue permet à chacun de trouver l’engin adapté à son exploitation », explique Bertrand Piers, directeur d’une concession Claas.

Choisir le tracteur qui correspond à son besoin

Il n’est pas toujours simple de raisonner le choix d’un tracteur neuf. Cet achat doit impérativement répondre aux besoins de l’exploitation, car en découleront les charges de mécanisation.

L’achat d’un nouveau tracteur aura des conséquences « pour les 15 années suivantes, et influencera les charges de mécanisation. Cette décision ne doit pas se faire en 10 minutes », pense Didier Debroize, ingénieur en machinisme à la Chambre d’agriculture de Bretagne, et qui propose des formations régulières sur le choix raisonné de son tracteur. « C’est un vrai projet, qui mérite réflexion. L’acheteur doit recevoir son concessionnaire avec un cahier des charges précis ». Si cette réflexion n’est pas menée, l’acheteur se retrouve dans une situation où « des devis différents ne seront pas comparables », précise le spécialiste en machinisme.

[caption id=”attachment_37562″ align=”alignright” width=”158″]Didier Debroize, Chambre d’agriculture Didier Debroize, Chambre d’agriculture[/caption]

Préciser ses besoins

La 1re réflexion à porter est de connaître « l’usage du tracteur qui sera remplacé. Le nouveau devra-t-il effectuer les mêmes tâches, quelles caractéristiques devra-t-il avoir du côté de l’hydraulique, de la puissance de la prise de force, du rapport poids/puissance, de la traction, du transport… ? De ces analyses sortira un besoin ».

Pour le conseiller, la relation doit être rééquilibrée entre l’acheteur et le vendeur. « Il ne faut pas se faire imposer un besoin. La relation est d’emblée déséquilibrée entre un vendeur qui travaille sur des relations commerciales tous les jours et un acheteur qui renouvelle son matériel rarement. Il faut donc travailler sur son projet : mon entreprise a un besoin spécifique ».

La négociation doit inclure les délais de livraison, le service après vente, le coût des pièces d’usure.
« Ce poste est très conséquent, il faut absolument obtenir ces données. L’acheteur sait combien lui coûtait son ancien tracteur, il doit savoir combien coûtera le suivant à l’utilisation ».

Mesurer la puissance

Un agriculteur qui commande un pulvérisateur d’une largeur de travail de 24 m et reçoit un matériel monté avec une rampe de 23 m est inimaginable. « Ce mètre de différence ne représente pourtant qu’une baisse de 4 % sur la longueur totale. Pour un tracteur, il faut s’assurer que la puissance commandée est réellement livrée. Si la puissance est le 1er critère regardé lors d’un achat, la consommation de carburant est le second caractère, où trop souvent seules des données de base sont fournies. Il faut demander au vendeur de s’engager sur la future consommation de carburant, avec en plus un passage au banc de puissance pendant la période de garantie ». Un bon choix de répartition des masses entre l’avant et l’arrière permet aussi de gagner en consommation, de l’ordre de 2 L/ha.

Une tendance à monter en gamme

« Quand un producteur renouvelle son matériel, il choisit souvent une gamme de puissance au-dessus du tracteur à remplacer, alors qu’il n’en aura pas forcément l’utilité. La puissance reste le 1er critère d’achat, le client sait souvent précisément ce qu’il veut », explique Bertrand Piers, directeur de la concession Claas à Plouigneau (29). « Sur notre secteur, les tracteurs effectuent 1 000 h de travail en moyenne par an, et sont amortis sur 5 à 7 années. La large gamme de 4 à 6 cylindres, avec transmission simple ou à variation continue permet à chacun de trouver l’engin adapté à son exploitation ». Ce secteur trégorrois accueille de nombreuses productions, comme le légume où « la préparation en atelier est importante, avec des montes de pneus différents, une cabine et un pont surélevé ».

Des tracteurs plus coûteux

Les normes européennes viennent alourdir la facture d’achat, notamment « les normes émissions comme la prochaine Euro 5, ou la Mother Régulation, qui imposent entre autres un double freinage hydraulique et pneumatique. Tous les tracteurs sont concernés, des plus petites puissances aux plus grosses », explique le responsable.

Ne pas oublier les pneumatiques

Lors de la commande ou de la négociation, le type et la taille des pneumatiques doivent être abordés. « Ils doivent aussi être cohérents, leur tarif peut aller du simple au double. La capacité des pneus à supporter les charges à faible pression, la largeur de travail doit être en lien avec le cahier des charges et notamment sur les caractéristiques des cultures (espace- ment) », conseille Didier Debroize.


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