Le capteur est désormais logé dans une boucle auriculaire. Il enregistre des données à chaque instant. Si le pâturage est éloigné du boîtier de réception, les informations seront transmises au retour en bâtiment. - Illustration Les capteurs suivent les vaches à la trace
Le capteur est désormais logé dans une boucle auriculaire. Il enregistre des données à chaque instant. Si le pâturage est éloigné du boîtier de réception, les informations seront transmises au retour en bâtiment.

Les capteurs suivent les vaches à la trace

Capteur miniaturisé en boucle auriculaire et nouvelles alertes… Le système de détection des chaleurs d’Evolution a évolué vers un outil de monitoring plus complet.

Il y a deux ans, le troupeau de Laurent Coupé est passé de 60 à 80 laitières. Synonyme d’une « charge de travail plus importante » pour cet éleveur installé seul à Coglès (35). Si la reproduction est plutôt bien maîtrisée (intervalle vêlage – vêlage de 385 jours), il s’est pourtant tourné vers une solution de monitoring pour l’assister. « J’avais davantage de génisses à suivre et du mal à détecter certaines chaleurs. Quand je passe les pailler ou les alimenter, elles viennent à ma rencontre, ce n’est pas un moment propice à l’observation. Dans une journée déjà bien remplie, j’étais contraint d’aller les voir le matin avant la traite et 15 à 30 minutes en soirée… »

Le capteur en collier ou à l’oreille

L’hiver dernier, il a donc investi dans la solution SenseTime. « L’évolution du Heatime, notre système de détection automatisée des chaleurs lancé en 2008. Au fur et à mesure que les capteurs progressent, nos technologies aussi », explique Alain Chevalier chez Evolution qui commercialise le produit.

Pour son cheptel, Laurent Coupé a acheté 110 boucles auriculaires, alternative au capteur porté jusque-là sous forme de collier et nouveauté de la société SCR – Allfex qui sera récompensée d’un Innov’Space en septembre. « On les pose grâce à une pince à boucler comme pour un petit veau, sauf que la première fois est plus impressionnante car le cartilage est plus épais. » Les génisses sont bouclées vers 14 ou 15 mois avec l’idée d’observer un premier cycle complet avant de les mettre à la reproduction. « Au départ, j’ai continué à aller voir mes génisses. Mais j’ai vite constaté que le système détectait bien les chaleurs. »

Outil prédictif au service du préventif

Une fois les données recueillies par les capteurs (boucles) et transmises au contrôleur, boîtier de réception installé dans la stabulation qui sert de serveur, le logiciel propose une fenêtre d’insémination optimale de 26 heures. « Les 15 heures les plus favorables sont signalées en vert à l’écran. » Laurent Coupé s’est bien approprié l’outil : « Grâce à ces informations, j’hésite moins qu’auparavant à tenter une dose sexée sur une chaleur douteuse. »

Au fil des générations de capteurs, la fiabilité et la sensibilité de la détection se sont améliorées. « Le système s’appuie aujourd’hui sur plusieurs “cow states” : pour signaler une chaleur, il peut analyser des données de temps de rumination, d’activité moyenne ou élevée et de repos, de couchage sur le côté, d’hyperventilation, d’ingestion au pâturage ou à l’auge, de déplacement… À partir de tout ça, toutes les minutes, l’algorithme produit une valeur qui traduit le comportement de l’animal. C’est presque une vidéo pour le suivre », détaille Alain Chevallier.

Laurent Coupé qui a choisi la formule « Premium » du service (voir encadré) a accès à l’ensemble des possibilités. Il raconte : « Il y a deux jours, le vétérinaire a opéré une vache qui avait vêlé il y a trois semaines. J’avais constaté sur le logiciel des chutes successives d’ingestion et fait plusieurs cures de propylène. Quand j’ai parlé de ce yoyo au téléphone, le praticien a tout de suite suspecté un déplacement de caillette. Suite à la chirurgie, je vois sur l’écran que l’animal est déjà reparti en activité et rumination. Le SenseTime avait détecté le problème dès le départ… Autre exemple, cet hiver, une vache avait avalé un corps étranger, là aussi, le système a repéré le problème bien avant moi. » En conclusion, l’éleveur note qu’il utilise plus souvent du propylène en préventif et imagine que, parallèlement, les frais vétérinaires diminueront à l’avenir.

De la reproduction au bien-être et à la nutrition

À partir des mêmes boîtiers et capteurs, le service SenseTime Lait se décline en trois formules. L’entrée de gamme, ou « Starter », se cantonne à la reproduction : « Détection de chaleur, proposition de listes de femelles pas vues en chaleur depuis 30 jours, d’animaux au cycle irrégulier, de suspicions d’avortement… » La formule « Advanced » propose en prime le suivi de la santé et de la mise-bas. « La surveillance de la période post-partum, du 260e jour de gestation au 5e jour après vêlage, offre des alertes très pertinentes par exemple sur des démarrages d’acétonémie, d’infection ou de fièvre vitulaire », estime Alain Chevallier.

Enfin, l’option « Premium » compile aussi la routine de l’élevage en comparant les dernières données à celles des jours précédents, à la nutrition et au stress thermique. « Par exemple, quand on voit que les animaux ingèrent moins au pâturage, on peut décider de changer de paddock… » Compter 1 500 € pour le contrôleur (boîtier), puis 60 € par collier ou 35 € par boucle auriculaire, ainsi qu’un forfait d’accès au service pour la durée de vie du produit (estimée à 7 ans en collier, 3 ans à l’oreille) en fonction de la formule choisie et du conditionnement du capteur (par boucle auriculaire, 35 € en Starter, 47 € en Advanced, 55 € en Premium).


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