Une barrière qui pousse les vaches vers la salle de traite et racle l’aire d’attente en fin de collecte. Cette double action est rendue possible grâce au Push Cow, procédé développé par la société d’Alain Cabon.
La salle de traite équipée de 2×20 postes en simple équipement est optimisée pour traire les 120 vaches laitières du Gaec Bégoc, où Frédéric est associé depuis mai 2016 avec son père Christian, sur la commune de Brélès (29). Lors de son installation, le jeune producteur a fait le choix avec son père de construire un bâtiment neuf, pour regrouper 2 troupeaux laitiers. « Nous arrivons à une cadence de 100 vaches traites par heure », confie l’éleveur. Pour éviter d’aller chercher les vaches dans l’aire d’attente, les deux associés ont opté pour une barrière poussante, qui a une autre utilité dans l’aire d’attente.
[caption id=”attachment_31922″ align=”aligncenter” width=”720″] La lame de raclage s’abaisse, et nettoie alors l’aire d’attente quand la barrière revient en position initiale.[/caption]
Automatique ou manuelle
[caption id=”attachment_31924″ align=”alignright” width=”321″] Les éleveurs, Frédéric et Christian Bégoc, sont très satisfaits du robot, ici en compagnie d’Alain Cabon (à gauche).[/caption]
L’aire d’attente, de 6 m sur 26, a une capacité de stockage de 130 animaux. En comptant la salle de traite, ce ne sont pas moins de 170 vaches qui peuvent à terme être présentes dans le bâtiment traite. « Nous pouvons traire seul. Dans ce cas, la barrière poussante est en position automatique. À deux trayeurs, nous prenons la main sur la vitesse d’avancement, afin de mettre plus de pression sur les animaux ». Un chien électrique aurait fait aussi bien, à la différence que la barrière n’est pas électrifiée, évitant au passage stress et meuglements. « Les jeunes vaches s’habituent aussi très vite au système. Avec un chien ou un autre système de barrière, elles peuvent passer au travers ».
Et le système a plus d’un tour dans son sac : quand la traite est finie, elle se positionne en fonction raclage et, en redescendant l’aire d’attente, nettoie cette partie du bâtiment. « Le racleur ne demande que peu d’entretien, car la vitesse lente de raclage use faiblement la lame en caoutchouc », note Alain Cabon, concepteur de la machine.
Propreté et gain économique
Selon le concepteur, le procédé se paie en 3 années, « par des économies de temps de raclage, et une économie de gasoil ». Le nettoyage de l’aire d’attente, accaparant un tracteur, n’est alors plus nécessaire. Mieux, le raclage étant effectué 2 fois par jour, l’aire d’attente est toujours propre. Les vaches arrivent moins sales à la traite du matin. Les pattes sont donc indemnes de souillures, jouant aussi sur le temps de lavage de la salle de traite.
« En chiffrant deux raclages par jour avec un tracteur, on économise une heure de travail. Sur 365 jours et en comptant une heure de travail chargée à 30 €, ce sont plus de 10 000 € qui sont ainsi économisés », chiffre Alain Cabon. Le tracteur a trouvé une autre fonction, les éleveurs ayant mis au point un pousse-fourrage ingénieux. « Il ne rentre donc plus dans l’aire d’attente ».
Simple et efficace
Un moteur actionne les 4 roues de la barrière. Un compresseur d’air vient baisser et lever la lame de raclage. Différents capteurs commandent l’avancement. « La barrière avance toutes les 30 secondes, jusqu’à rencontrer une vache et s’arrêter, en position automatique ». Un autre capteur, situé en fin de course, agit comme une ligne d’arrivée.
Les panneaux en acier galvanisé sont ajustables, par de simples boulons fixés sur une glissière. « La largeur de la barrière peut être portée à 10 m. Il faut alors ajouter un train de roue », explique le concepteur. Une caméra peut enfin être positionnée en front de barrière, pour surveiller les animaux depuis la salle de traite et observer si elles sont trop serrées ou non.