culture à part entière après avoir arrêté de semer du maïs pour préparer son passage en bio. - Illustration “Oser amener les vaches pâturer plus loin”
culture à part entière après avoir arrêté de semer du maïs pour préparer son passage en bio.

“Oser amener les vaches pâturer plus loin”

Rapidement pris dans une spirale économique négative après son installation, Guillaume Menguy a fait le choix d’un système plus autonome pour remonter la pente.

C’est ce qu’on appelle un démarrage difficile. Guillaume Menguy s’est installé en 2013 à Pont-Melvez avec 45 laitières sur 50 ha. Objectif : livrer 280 000 L de lait par an. « La reprise ne s’est pas faite comme je l’imaginais. J’ai eu des problèmes de mammites, j’ai dû réformer et autofinancer des achats d’animaux pour repartir avec un troupeau sain. » Si la révision du tarissement a porté ses fruits, la crise du lait en 2015 a été terrible à vivre. « Je me suis vite retrouvé dans le dur… », raconte celui qui était alors proche de jeter l’éponge. Il bénéficie alors de l’année blanche sur les cotisations sociales et des aides directes du Plan de soutien à l’élevage français.

« Cela a permis d’assainir la situation. » Réaliste, il explique qu’il n’avait pas une assez bonne productivité des vaches pour payer les intrants. « J’ai donc décidé d’aller vers davantage d’herbe en cherchant à réduire les coûts. » Avec les conseillers du Cédapa et les journées de travaux en groupe, la surface pâturée passe de 12 à 24 ha. « En fait, j’avais de l’herbe mais je n’osais pas envoyer mes vaches si loin. » Aujourd’hui, avec l’aide de ses chiens, il parcourt quelques centaines de mètres sur la route pour accéder à un îlot plus éloigné.

Une MAEC puis la fin du maïs

En 2015, le maïs représentait 47 % de la ration (17 ha). En 2017, ce n’était plus que 13 % (liés au stock 2016 encore disponibles). « Entre-temps, j’ai signé une MAEC SPE Évolution m’engageant à terme à passer en dessous de 12 % de la SFP en maïs… C’est là qu’on voit tout l’intérêt de ces aides pour nous accompagner au changement. » La perspective du passage en bio (« Je ne voulais plus produire du lait à 300 ou 320 € aux 1 000 L »), avec une conversion entamée en février 2017 lors d’une année fourragère favorable, a accéléré encore les choses. C’est la 2e année que Guillaume Menguy n’en sème pas.

« Il me faudra peut-être acheter un peu de fourrage pour boucler la campagne. Mais le maïs étant assez aléatoire en bio, je me dis que l’argent que je n’ai pas mis dans la semence et le paiement de l’ETA peut me permettre d’acheter des stocks si nécessaire. Et si je ne trouve pas de foin, d’enrubannage ou de maïs, je ferai quelques réformes anticipées. Avec peu d’achats d’intrants, je n’ai plus autant l’obligation de produire. »

Un premier vrai week-end

Le producteur de lait est mieux dans ses baskets. Il apprend peu à peu « à appréhender l’herbe comme une culture à part entière ». Pâturer au bon stade, débrayer pour faucher, gérer les clôtures… « On fait des erreurs, on constate et on rectifie. » Surtout, avec la baisse des charges opérationnelles, des problèmes sanitaires réglés, et un prix du lait supérieur à 2015 en attendant la rémunération bio, l’économie va mieux. « J’ai moins de souci d’argent. C’est quand même le nerf de la guerre », confie-t-il. D’ailleurs, il vient de faire appel au Sdaec pour bénéficier de son premier vrai week-end depuis 5 ans. « En passant du rouge au vert, j’entrevois l’avenir autrement. Je veux aujourd’hui tout organiser pour pouvoir me faire remplacer et gagner en qualité de vie. Je réfléchis aussi aux vêlages groupés pour coller au mieux à la pousse de l’herbe… »

En pratique : Porte ouverte le 14 juin, chez Guillaume Menguy, lieu-dit Kernon à Pont-Melvez. Les tours d’herbe débuteront à partir de 14 h. Informations : 02 96 74 75 50


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article