Les dernières réserves d’eau autorisées en Bretagne ont été sur des coteaux, impactant les surfaces de percolation. Depuis deux ans, certains producteurs sont obligés de demander des dérogations de remplissage complémentaire. - Illustration L’irrigation, sujet primordial en légumes industrie
Les dernières réserves d’eau autorisées en Bretagne ont été sur des coteaux, impactant les surfaces de percolation. Depuis deux ans, certains producteurs sont obligés de demander des dérogations de remplissage complémentaire.

L’irrigation, sujet primordial en légumes industrie

Beaucoup de demandes de retenue collinaire sont initiées, mais peu de projets aboutissent.

« On n’imagine pas les besoins que la Bretagne peut avoir en matière d’irrigation », plaisante Éric Frétillère, président d’Irrigants de France. Et pourtant ! Sa présence en Bretagne n’était pas anodine. Invité à l’assemblée générale de l’Uopli, union des organisations de producteurs de légumes à destination industrielle en Bretagne, il a été interpellé par ces derniers, jeudi 15 mars. Un appel à l’aide pour faire avancer au niveau national le dossier des autorisations administratives sur les retenues collinaires, dossier qui rencontre des réticences en région depuis 10 ans…

De nombreux désistements et découragements

[caption id=”attachment_33705″ align=”alignright” width=”161″]De g. à dr. : Éric Frétillère, président Irrigants de France, Jean-Claude Orhan, président de l’Uopli.  De g. à dr. : Éric Frétillère, président Irrigants de France, Jean-Claude Orhan, président de l’Uopli. [/caption]

« Nos cultures sont tributaires du climat. La pérennité de nos productions légumières en Bretagne passera par le développement de cette irrigation d’appoint, sans quoi, c’est toute la filière qui se trouvera fragilisée », développe Jean-Claude Orhan, président de la structure. 30 dossiers, d’une capacité unitaire moyenne de 20 000 à 30 000 m3, sont émergents ou en cours d’instruction. « Mais combien de producteurs ont abandonné leur projet devant la complexité du dossier administratif ? », s’interrogent les personnes présentes. Les raisons principales des blocages : l’inapplication des mesures compensatoires, le classement des cours d’eau et la cartographie des zones humides « sanctuarisées ». Les dernières réserves d’eau autorisées étaient sur des coteaux, impactant les surfaces de percolation.

6 dérogations pour remplissage complémentaire

« Plus on aura des réserves situées en hauteur, plus on aura besoin de faire des demandes de prélèvements complémentaires », explique le président. Pour l’Administration, ces demandes de dérogation –pour la deuxième année consécutive– restent incompréhensibles. Ignorant au passage que, selon les secteurs, la pluviométrie annuelle varie de 600 à 1 400 mm et que le déficit cumulé sur les deux dernières années se fait sentir. La météo des dernières semaines a néanmoins joué en faveur des producteurs, permettant de revoir à la baisse le volume
de pompage en rivière à 100 000 m3. Les six dérogations demandées ont ainsi été validées le jour même au Coderst.

30 % d’économie d’eau en 10 ans

« Sans eau, point de production végétale. Ce besoin vital a un impact sur l’économie des territoires et sur la sécurité alimentaire du pays. Et il va devenir de plus en plus important dans votre région avec l’évolution climatique », insiste Éric Frétillère. « Avec l’irrigation, on nous reproche souvent de gaspiller de l’eau. Mais les évolutions des techniques d’irrigation (rampes d’irrigation, buses Rotator®…) ces dix dernières années permettent d’économiser 30 % d’eau. La profession ne communique pas assez sur ce point, c’est un tort. » À ce titre, la Bretagne n’est pas en reste grâce à la mise en œuvre de goutte-à-goutte sur les cultures à haute valeur ajoutée et aux mesures de l’humidité du sol qui se développent : de 43 sondes capacitives en 2016, on devrait en recenser 120 en 2018. Ces outils présentent de très bons indicateurs pour la gestion de l’eau s’ils sont bien étalonnés en début de saison.

L’agriculture biologique : 2e défi pour la filière

La demande des industriels en légumes bio se fait de plus en plus pressante. « Cela ne pourra se faire qu’à moyen ou long terme. Le pas de temps en agriculture n’est pas celui d’une start-up », relativise Jean-Claude Orhan. Il souhaite plus de temps pour préparer les conversions et lever les contraintes techniques.


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