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Chère terre

Sous l’égide de la FDSEA et des JA, des agriculteurs morbihannais se sont récemment élevés contre la surenchère et l’accaparement des terres agricoles. Des terres de plus en plus convoitées par des non-agricoles, mais aussi par « des entreprises de travaux agricoles et de travaux publics », ont dénoncé ces agriculteurs qui entendaient afficher un message clair : la terre aux paysans.

Par nature limité, le foncier a toujours fait l’objet de fortes crispations dans les campagnes. On peut imaginer les réactions violentes qui adviendraient en Bretagne si un groupe comme China Hongyang acquérait 1 700 ha comme il le fit dans l’Indre en 2016. Ou si un fonds spéculatif parvenait à mettre la main sur une dizaine de fermes de 100 à 200 ha en mal de renouvellement en Centre-Bretagne, pour y planter des forêts destinées à transformer le virtuel « crédit carbone » en réel puits de carbone.

Que ce soit pour gérer les conflits locaux ou maîtriser les appétits financiers, le foncier a besoin de garde-fous. Demain plus que jamais. Avec une potentielle inflation du prix de la terre dans les années à venir, des outils comme la Safer et le schéma directeur régional des exploitations agricoles, et des filtres, comme l’autorisation préalable d’exploiter et la publicité foncière, auront besoin d’être maintenus et renforcés. Ce sont là, avec le statut du fermage, des outils nécessaires pour maîtriser les prix et garantir une meilleure répartition des terres agricoles. Mais il faut aussi qu’au moment de la retraite, ces mêmes agriculteurs qui ont profité d’un foncier bon marché grâce aux outils de régulation ne soient pas les premiers acteurs de la spéculation.


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