L’allaitement artificiel des agneaux, un mal nécessaire

Axée sur la mortalité néonatale, la première réunion régionale ovine a rappelé les règles à suivre pour réussir la phase d’allaitement artificiel sur les agneaux.

Agneaux orphelins, brebis à mammites, races prolifiques… la technique est nécessaire « mais pas toujours maîtrisée dans les élevages », déplore Alain Gouédard, conseiller ovin à la Chambre régionale d’agriculture, animant un atelier lors de la journée régionale ovine du 11 janvier, à Montauban-de-Bretagne (35).

Mélanger chaud et distribuer tiède

La température de dilution conditionne la digestibilité de l’aliment. « Elle se situe entre 55° et 65 °C, point de fusion des matières grasses, pour une bonne homogénéité du produit ». La température de buvée doit, quant à elle, être à 40 °C. En cas de problème, on peut revoir le choix du type de poudre, « mais jamais sur un lot en cours d’engraissement », précise le conseiller spécialisé. Quel que soit le type de poudre de lait choisi, il faut suivre rigoureusement la concentration et le rationnement inscrit sur le sac, le nombre de buvées et les horaires de distribution, selon le type de distribution.

Des agneaux dégourdis à la louve

« À la louve, on retrouve souvent les agneaux les plus faibles ». Une erreur. Certes, il est important de garder sous la brebis une portée homogène. Mais les agneaux mis à la louve doivent savoir téter. On devrait donc y retrouver des individus débrouillards, ayant suivi une phase d’apprentissage à ce type de buvée, « une condition qui nécessite d’y passer du temps. »

Des lots homogènes

Au démarrage, des bandes homogènes sont formées par 18-20 agneaux maximum, avec une densité de 4 agneaux/m². « Veillez à la qualité de la litière, qui doit rester sèche », rappelle-t-il. Un bon positionnement de la louve ou des caillebotis canard ou porcelet sous les tétines évite toute souillure de la litière en cas de fuite. Des asséchants peuvent être nécessaires, pour limiter le risque de coccidiose en cas d’humidité. 
Ces agneaux restent plus sensibles aux maladies que ceux élevés sous la mère et l’hygiène joue un rôle prépondérant. Aussi, pour de bonnes conditions d’ambiance, l’idéal est de réserver un local à part de la bergerie pour la nurserie, où la température peut être maîtrisée, où le nettoyage est facile et la désinfection possible. La louve et l’ensemble du matériel doivent être lavés et désinfectés tous les jours.

Un sevrage précoce

Il faut démarrer très vite l’aliment, le fourrage et l’eau à volonté. De l’argile protège le système digestif de l’agneau et assèche les plaies en cas d’ecthyma. Pour limiter le coût alimentaire, estimé à 60 €/agneau (incluant 13 kg de poudre de lait jusqu’au sevrage et 100 kg d’aliments ingérés jusqu’à la commercialisation), l’objectif est d’atteindre un sevrage précoce à 35 jours minimum sur des agneaux de 12-13 kg. Au-delà, le risque d’acidoses, d’entérotoxémies ou de météorisations de la caillette augmente.

Trois agneaux sous la mère

Des alternatives existent. « On voit de plus en plus trois agneaux laissés sous la mère ». Il convient alors de mettre les brebis à part, de les pousser plus en aliment. Les éleveurs sont alors amenés à sevrer le plus fort des agneaux à 35 jours, tout en laissant les deux autres sous la mère. Si on observe une perte de croissance sur la portée, la technique reste réalisable sur des brebis avec du lait.


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