La tête dans les étoiles

Aucun voyage n’est identique au planétarium de l’Espace des sciences à Rennes. Les séances sont pilotées en direct laissant la place à l’actualité astronomique, à l’art, l’histoire et au questionnement du public présent.

« Apprendre en rêvant ». Telle est la devise de Priscilla Abraham et Bruno Mauguin, les deux responsables du planétarium situé au cœur de Rennes. Ils l’appliquent au quotidien dans l’animation de cet espace mêlant réalité scientifique, beauté céleste et histoire et art terrestres. « La séance sur Galilée comprend par exemple des décors italiens et des musiques de son contemporain Monteverdi », détaillent-ils. « L’Homme et l’espace » relate l’histoire de la conquête spatiale, mettant en avant les rêves et certitudes des pionniers.

Ce vendredi de janvier, une classe de 6e est venue assister à une séance baptisée « Le ciel, cette nuit ». Au fond de leurs fauteuils, dans l’obscurité, les élèves lèvent la tête vers le dôme du planétarium. Pilotant le simulateur d’astronomie, Marc Alexandre, médiateur conférencier, montre le ciel tel qu’il sera le soir même, vers 19 h 50. « La lune sera gibbeuse avant la pleine lune du 31 janvier. En Asie à cette date, les gens pourront d’ailleurs observer une éclipse lunaire, donnant un aspect orangé à la Lune » précise-t-il en zoomant sur un schéma explicatif.

[caption id=”attachment_32644″ align=”aligncenter” width=”720″]planetarium-espace-sciences-rennes Priscilla Abraham et Bruno Mauguin, dans la salle d’accueil du planétarium.[/caption]

La voûte céleste se dévoile à la campagne

Le « pilote » quitte ensuite Rennes et ses lumières pour aller à la campagne, pas très loin, là où la voûte céleste dévoile tout son éclat. Comme à chaque séance, les commentaires sont faits en direct, adaptés au public, au thème, à l’actualité astronomique… Le médiateur interpelle les visiteurs et répond à leurs questions. « Nous souhaitons que les séances soient interactives », précise Priscilla Abraham. Ce jour-là, le voyage invite les jeunes à repérer les constellations : la Grande Ourse, bien sûr, mais aussi Orion, chasseur de la mythologie grecque. « On le reconnaît facilement grâce à ses trois étoiles alignées qui représentent sa ceinture. Au-dessus, on devine son épée et à droite son bouclier. »

Les jeunes apprennent aussi à situer l’étoile polaire qui indique toujours le nord alors que les autres étoiles bougent en permanence. Ils vont visiter une nébuleuse, lieu de naissance des étoiles, repèrent la Voie lactée : notre galaxie. Et ces points lumineux qui bougent vite ? « Ce sont des satellites envoyés par les hommes qui avancent à une vitesse proche de 28 000 km/h. Ce soir à 20 h 28, vous pourrez aussi voir un gros point lumineux : c’est la station spatiale internationale, l’ISS, immense vaisseau de 100 m de long qui accueille jusqu’à 10 astronautes. Il faut être ponctuel car il ne sera visible qu’une minute. » On peut cependant observer ce satellite tous les jours, les heures de passage sont indiquées sur le site Internet du planétarium.

À bord de la station spatiale internationale

Un petit séjour à l’intérieur du vaisseau donne un aperçu des conditions de vie des passagers. Puis c’est parti pour un périple beaucoup plus lointain à la périphérie de notre galaxie qui forme un grand disque. La carte de l’univers tel qu’il est connu actuellement clôt la séance, laissant le spectateur sans voix devant tant d’immensité… « Sait-on s’il y a de la vie ailleurs que sur terre ? », ose quand même un jeune homme. « Pour le moment, nous n’avons rien vu qui puisse y ressembler, mais nous sommes très loin d’avoir tout exploré. » Et le terrain de jeu s’accroît à une vitesse exponentielle. « En seulement deux ans, du fait des avancées technologiques, nous sommes passés de 100 milliards de galaxies comptabilisées à 2 000 milliards », note Bruno Mauguin.

La nouvelle conquête de la Lune ?

Créé en 2006, le planétarium met en scène en temps réel l’univers tel qu’on le connaît. « Plus d’une trentaine de calculateurs renouvellent en permanence les informations issues de nombreuses sources officielles », précise Priscilla Abraham. Aujourd’hui encore, l’Homme continue à se projeter dans l’espace. Si le monde occidental est allé plusieurs fois sur la lune, c’est aujourd’hui l’Inde, la Chine et le Japon qui s’y intéressent plus particulièrement. Mais pourquoi ? Parce que l’astre regorge, entre autres richesses, d’hélium-3 qui pourrait permettre de fabriquer de l’énergie propre demain. S’agissant de Mars, « l’intérêt est plus scientifique. On cherche à savoir s’il y a eu de la vie sur cette planète…

Le calendrier solaire arrive avec l’agriculture

Alors que les civilisations pratiquant la cueillette se basaient sur les phases de la Lune pour les durées dépassant quelques jours, la prise en compte de l’année solaire est arrivée en même temps que l’agriculture, il y a 10 000 ans environ. « Les hommes ont alors commencé à prévoir le rythme des saisons pour les travaux agricoles, et ainsi assurer la nourriture de la tribu », indique Bruno Mauguin. Beaucoup d’étoiles sont d’ailleurs des repères pour l’activité agricole : Spica qui signifie l’épi annonçait le début des moissons, Vindemiatrix (vendangeuse) apparaissait à l’heure de la récolte des raisins.

Découvrir l’exposition Nuit

En parallèle du planétarium, les visiteurs peuvent découvrir jusqu’au 2 septembre 2018 l’exposition « Nuit » à l’Espace des sciences. La biodiversité des espèces nocturnes et leurs adaptations sont notamment illustrées, ainsi que l’évocation du sommeil chez l’Homme et des clés pour mieux dormir… Pratique : Planétarium Espace des Sciences 10 cours des Alliés – Rennes Tél. 02 23 40 66 40.[/su_box]


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