Les animaux reviennent sous abri pour la phase de finition. - Illustration Des terrines et rillettes à l’effet bœuf
Les animaux reviennent sous abri pour la phase de finition.

Des terrines et rillettes à l’effet bœuf

C’est surtout la recherche d’une meilleure valorisation de leurs bovins qui a conduit Roseline et Jean-Yves Mahé à se lancer dans la vente directe en 2000. Le goût de l’agricultrice pour la cuisine et le relationnel ont fait le reste.

« De la fourche à la fourchette » : chez Roseline et Jean-Yves Mahé, l’expression prend tout son sens. Car les éleveurs vont jusqu’à proposer non seulement des colis de viande bovine aux consommateurs, mais aussi une grande variété de terrines et de plats préparés. Les recettes sont élaborées par l’agricultrice elle-même, dans sa cuisine. Elle a été une des premières en Bretagne à proposer des produits transformés à base de viande bovine issue de son troupeau.

[caption id=”attachment_37995″ align=”aligncenter” width=”697″]Roseline Mahé dans le local de vente aménagé sur la ferme en 2012. Roseline Mahé dans le local de vente aménagé sur la ferme en 2012.[/caption]

Savoir-faire culinaire

« Ma mère aimait cuisiner », confie l’agricultrice qui a pris le relais avec bonheur. « J’ai commencé par proposer des terrines de bœuf à l’armagnac ou au poivre vert, puis du bœuf bourguignon. » Des terrines au chouchen ou aux figues sont venues compléter la liste qui donne l’eau à la bouche… « Sur certaines recettes plus récentes, ma fille qui a suivi des études en école hôtelière m’a aidée. Elle cuisine depuis l’âge de 6 ans. Créées il y a environ 5 ans, les rillettes au piment d’Espelette marchent très bien aussi », précise la productrice qui utilise de la gorge et du gras de porc pour ses recettes, « uniquement du Label Rouge breton. » En plats préparés, elle propose de l’estouffade, de la bolognaise ou du bœuf en gelée au porto…
Pour leur activité, les agriculteurs font travailler des entreprises locales situées chacune à 45 km de l’exploitation. L’abattage est réalisé par « Castel Viande » à Châteaubriant, la découpe par « Viandes Découpes Bretagne » à Guémené-Penfao et la transformation par l’Ésat « Le Bois Jumel » à Carentoir, entreprise qui favorise l’insertion sociale et professionnelle des travailleurs handicapés.

« Des prix trop bas en circuit conventionnel »

Roseline Mahé s’est lancée dans la vente directe en 2000 quand son mari l’a rejointe sur l’exploitation. « Le déclic a été la crise de l’ESB. Les prix trop faibles sur le troupeau allaitant mais aussi dans l’atelier veau de boucherie et l’envie de parler de notre métier directement aux consommateurs nous ont décidés… ». Des colis de viande issue des femelles et des veaux sous la mère âgés de 6 mois en moyenne ont été proposés, contenant des morceaux à griller, à mijoter ou à bouillir. De la farce, des saucisses, des merguez sont venues étoffer l’offre, puis les terrines et les plats préparés à partir de 2009. « Les consommateurs apprécient de plus en plus les produits déjà cuisinés ou préparés… L’émincé de bœuf, les brochettes et désormais les viandes marinées partent bien. »

[caption id=”attachment_37993″ align=”aligncenter” width=”720″]Les vaches et les veaux restent en plein air toute l’année. Les vaches et les veaux restent en plein air toute l’année.[/caption]

Des coffrets pour les fêtes

Environ dix veaux et une douzaine de vaches ou génisses bouchères sont commercialisés en direct chaque année, « dont l’équivalent d’une vache pour la transformation. » Les génisses sont abattues entre 27 et 32 mois. Les produits sont vendus sur l’exploitation ou dans des magasins spécialisés sur le département et autour. Ils peuvent être expédiés. « Nous participons aussi à des marchés événementiels et des salons. Notre viande se trouve par ailleurs à la table d’un restaurant gastronomique. » À l’approche des fêtes de fin d’année, l’agricultrice sera présente sur divers marchés de Noël et fera déguster ses produits. « Nous proposons des coffrets avec des bouteilles pour ceux qui veulent faire plaisir à leurs proches. »

Pour développer les ventes, le « bouche-à -oreille » a bien fonctionné. « Aujourd’hui, nous avons surtout des clients en local, mais aussi sur la région parisienne, dans l’Est… » Dès 2000, Roseline Mahé a adhéré à Bienvenue à la ferme. « J’ai suivi des formations en lien avec la Chambre d’agriculture sur les coûts de revient, la préparation d’un étalage, l’étiquetage… », retrace-t-elle.

Gestion du froid et de la logistique

Côté investissements, les producteurs ont commencé par acquérir une chambre froide et un camion-frigo pour aller chercher la viande et livrer les produits. Puis, un local de vente a été aménagé sur la ferme en 2012. « Nous attachons une attention particulière à la maturation de la viande. La qualité est primordiale en vente directe… » La réussite de ce type de commercialisation est aussi liée aux qualités des agriculteurs en matière de communication. « Il faut aimer parler de son métier, savoir expliquer ce que l’on fait. » Pour continuer à créer du lien avec le grand public, Roseline et Jean-Yves Mahé ont mis en place une activité d’accueil de camping-cars en 2011.

Des croisés salers - charolais

La ferme de la Picardière compte une SAU de 60 ha avec un troupeau basé sur 40 mères Salers et un atelier veau de boucherie de 413 places. Les mères Salers en race pure sont croisées avec un taureau charolais pour favoriser le rendement de carcasse. Un taureau Salers est utilisé pour le renouvellement. « Les animaux vivent en plein air toute l’année, mais sont rentrés à l’étable pour l’engraissement », décrit Roseline Mahé. L’autonomie alimentaire du troupeau est recherchée, basée sur l’herbe pâturée et conservée, du maïs et du méteil aplati. « Nous achetons juste la paille et 10 tonnes de mash. » Les taurillons ne sont plus engraissés : « Nous avons eu des besoins de trésorerie liés aux retards de l’État dans le paiement des aides. » Les exploitants sont engagés dans une MAEC « Systèmes polyculture élevage » (SPE) avec 18 % de maïs maximum dans la SFP.

Contact : La Ferme de la Picardière – 22 La Picardière St-Senoux (35) / Tél : 02 99 57 85 68 ou 06 66 68 92 07 / Site : www.lapicardiere.net ou www.facebook.com/roseline.mahe – Commandes en ligne possibles.


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