Du concret après les États généraux

Le syndicat représentant les Jeunes Agriculteurs fait part de ses demandes vis-à-vis des États généraux de l’alimentation.

« L’objectif de départ des États généraux de l’alimentation était d’assurer une répartition équitable des valeurs, pour que les agriculteurs puissent vivre dignement », introduit Stéphane Cornec, président des Jeunes Agriculteurs du département. La charte d’engagement récemment signée par les filières, les distributeurs et les organisations de consommateurs et les plans de filières construits pour donner les grandes orientations ont « montré beaucoup de bonne volonté, mais peu de changements concrets », estime le président.

Appliquer la loi Sapin 2

« La valeur ajoutée doit revenir au producteur », pense les représentants du syndicat, en demandant un renforcement de la loi Sapin 2. Les JA espèrent enfin voir « plus de transparence dans les coopératives, pour voir où passe le résultat. Les coopératives doivent aussi se moderniser, tout comme les contrats proposés aux producteurs, d’une durée de 5 ans. Le changement de coopérative est quasiment impossible. Enfin, les coopératives doivent jouer leur rôle, non pas en s’alignant sur le prix de la concurrence comme c’est le cas en lait, mais en tirant les prix vers le haut ».

Maintenir le schéma des structures

Concernant le projet de loi de simplification administrative, Stéphane Cornec émet des craintes quant à l’expérimentation qui va prochainement être menée dans la région des Hauts-de-France, qui va tester la suppression du schéma des structures. « C’est un territoire où le schéma des structures est très peu utilisé, contrairement à la Bretagne. Il est hors de question de se passer de cet outil, sous peine de voir disparaître notre modèle familial. Notre crainte serait de voir arriver des financiers, et les jeunes candidats à l’installation ne seraient alors plus en position de force. »

Dans les cartons du gouvernement, il y a aussi le projet de loi « Pour un État au service d’une société de confiance », avec un volet sur le droit à l’erreur, où les JA demandent une expérimentation sur les aides perçues lors de l’installation. « Nos prévisionnels sont réalisés sur 5 ans, dans une période où nous sommes touchés par des variations de conjoncture. Avec des prix aléatoires, les investissements peuvent être amenés à être décalés ». Une souplesse serait la bienvenue.

Une simplification compliquée

Le long chemin à l’installation demande aux candidats de fournir de nombreux documents, parfois « plusieurs fois la même chose. Nous demandons de créer une plate-forme dématérialisée où seront envoyés ces documents, pour une gestion plus simple. Différents formats sont aussi demandés par l’Administration ; il serait préférable d’avoir des documents plus simples et sécurisés ». Cet ensemble de propositions sera observé par les jeunes dans les prochaines semaines.

135 installations

Gurvan Philippe, co-responsable porcs chez les JA, chiffre à « 135 le nombre de nouvelles installations sur le département en 2017, soit une augmentation de 35 % par rapport à l’année précédente. Des projets différés se sont concrétisés, les demandes sont mieux préparées. Il y a toujours toutefois 1 installation pour 3 départs à la retraite ». Concernant la production laitière, Florian Salaün, secrétaire général, note un léger mieux dans le prix payé, s’établissant autour de « 320 €/1 000 L. Mais nos coûts de production sont toujours à 340 € ! », rappelle-t-il.


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