La tendance générale dans toute l’Europe est à la diminution du niveau de protéines des aliments, accompagnée d’une supplémentation adaptée en acides aminés industriels. - Illustration Les acides aminés compétitifs
La tendance générale dans toute l’Europe est à la diminution du niveau de protéines des aliments, accompagnée d’une supplémentation adaptée en acides aminés industriels.

Les acides aminés compétitifs

Réduire le taux de protéines dans l’aliment des charcutiers et compenser par l’ajout d’acides aminés de synthèse est de plus en plus courant. L’intérêt est à la fois économique et écologique.

Des essais réalisés en 2014 et reconduits depuis l’ont montré. Il est possible de réduire la teneur en protéines des aliments croissance et finition et d’équilibrer la ration grâce à l’ajout d’acides aminés essentiels (lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, valine…), sans nuire aux performances zootechniques.

Baisse de la consommation en MAT et du coût alimentaire

À la station expérimentale de Crecom, les performances en GMQ, en indice de consommation et en plus-value sont identiques chez des lots d’animaux ayant reçu un régime d’alimentation multiphase à bas taux de MAT (matière azotée totale), complémenté en acides aminés, et chez des animaux ayant reçu un régime standard biphase. « Ces essais montrent, en parallèle, une baisse de la consommation de MAT de 9 % et du coût alimentaire de 3 % », indique Hervé Roy, des Chambres d’agriculture de Bretagne.

Les tests ont été effectués selon différentes modalités de distribution : progression alimentaire de 25 g à 32 g/ jour, en régimes biphase ou multiphase, en granulés ou en soupe. Les résultats montrent la même tendance de maintien des performances zootechniques et économiques en engraissement avec le protocole intégrant les acides aminés, en respectant le profil d’une protéine idéale.

Moins de rejets

« Par contre, les rejets sont réduits de 15 % ». L’explication est la suivante : « L’application de ce concept de protéine idéale en formulation permet d’ajuster les apports en acides aminés indispensables aux besoins des animaux pour éviter les carences, mais également pour limiter les excès. Ces excès, principalement dus aux matières premières riches en protéines comme le tourteau de soja, apportent certains acides aminés au-delà de ce qui est nécessaire pour l’animal ; ils sont donc à l’origine de l’excrétion de composés azotés supplémentaires ». Ce profil de la protéine idéale est constant pour un stade physiologique donné. Chez les animaux en croissance, ce profil en acides aminés (exprimé en pourcentage de la lysine digestible) maximise la croissance. La lysine est traditionnellement utilisée comme référence car elle est le premier acide aminé limitant pour la croissance des porcs.

En Faf aussi

Peu de fabriques sont actuellement équipées pour peser et intégrer des ingrédients de faible volume mais les acides aminés sont souvent incorporés dans l’aliment minéral des fournisseurs, à la demande des éleveurs. Contrairement à une idée répandue, les éleveurs n’ont pas besoin d’un agrément pour les incorporer directement dans leur fabrique. L’intérêt d’en utiliser dépend de leur prix. « Actuellement, il est compétitif ». Les acides aminés constituent déjà une voie d’économie pour les éleveurs.


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