La visite de la salle d’engraissement totalisant 680 porcs charcutiers a impressionné les éleveurs bretons. - Illustration Porc : de la soupe à la luzerne
La visite de la salle d’engraissement totalisant 680 porcs charcutiers a impressionné les éleveurs bretons.

Porc : de la soupe à la luzerne

Sur la ferme de Richard Hölscher, à Emsbüren, les 3 800 porcs charcutiers ont une alimentation à base de luzerne, maïs humide et complémentaires en finition. Ils évoluent dans de grands groupes de 680 porcs par salle et sont triés automatiquement au moment d’accéder à l’espace d’alimentation selon leur poids et leur état pour recevoir un aliment adapté.

Richard Hölscher est le dirigeant de l’entreprise Hölscher + Leuschner (H+L) basée à Emsbüren en Allemagne. Ils conçoivent, fabriquent et installent des équipements de distribution d’ensilages pour monogastriques. Mais le dirigeant est avant tout éleveur et agriculteur puisqu’il a repris l’exploitation de ses parents avec 3 800 porcs à l’engrais et 230 ha de cultures de colza, blé, seigle, triticale, orge, maïs, oregano et luzerne. La ferme est alors devenue un formidable lieu d’expérimentation pour le matériel H+L.

[caption id=”attachment_37444″ align=”aligncenter” width=”720″]Richard Hölscher et Luc Geirnaert, de la société H+L, présentent la luzerne ensilée finement et mélangée à du maïs grain humide broyé. Elle est utilisée comme base d’alimentation pour les porcs. Richard Hölscher et Luc Geirnaert, de la société H+L, présentent la luzerne ensilée finement et mélangée à du maïs grain humide broyé. Elle est utilisée comme base d’alimentation pour les porcs.[/caption]

350 unités d’azote par hectare sur la luzerne

« Dès 2012, les porcs ont reçu une alimentation avec une base de maïs plante entière. Si la part d’énergie a baissé dans l’aliment, la fibre a augmenté et nous avons amélioré le classement des porcs et le bien-être animal. Nous avons ensuite apporté de la luzerne qui est une meilleure source de protéines. De plus, la luzerne produit 2 à 3 fois plus de protéines à l’hectare que du soja. La luzerne nous permet de mettre 350 unités d’azote à l’hectare contre 170 unités pour une culture de céréales », témoigne Richard Hölscher. Aujourd’hui la luzerne cultivée sur l’exploitation est ensilée finement, mélangée avec des céréales ou du maïs grain broyé puis mise en tas et bâchée. « L’amidon apporté par les céréales ou le maïs aide à la conservation. Nous arrivons à un taux de matière sèche compris entre 62 et 65 % dans le tas », précise Luc Geirnaert responsable des projets porc à l’international pour H+L.

[caption id=”attachment_37443″ align=”aligncenter” width=”720″]Les porcs reçoivent le mélange à base de luzerne sous forme de soupe. Les porcs reçoivent le mélange à base de luzerne sous forme de soupe.[/caption]

Une alimentation adaptée selon le poids des porcs

L’aliment finition est un mélange de luzerne, maïs humide et complémentaires. Il est distribué aux charcutiers sous forme de soupe ramenée à 20 % de MS. C’est une machine à soupe classique avec des pompes qui acceptent les éléments plus grossiers. Sur les élevages naisseurs, les truies sont nourries avec du maïs plante entière, un système de tri automatique permet d’adapter la ration selon leur état. Elles ont à manger à volonté mais celles qui doivent prendre du poids ont un aliment avec 60 % de maïs plante entière et celles qui doivent perdre, un aliment avec 80 % de maïs plante entière.

Cette ration est moins coûteuse qu’une ration conventionnelle. Les porcs charcutiers évoluent dans de grandes salles. « Grâce au trieur Optisort, les porcs peuvent être gardés dans de grands groupes de plus de 300. Les animaux évoluent dans l’espace de vie où ils peuvent dormir, circuler et jouer. S’ils veulent manger, ils entrent dans le trieur qui guide chaque porc selon son poids et sa note d’état vers l’espace d’alimentation pour animaux légers ou plus lourds.

Afin d’améliorer le coût alimentaire, dans chaque espace, le porc reçoit une alimentation à volonté adaptée à son poids avec plus d’énergie ou alors plus de fibre », décrit Luc Geirnaert. Il ajoute : « Cette méthode et cette alimentation permettent de sortir 98 % des porcs dans la gamme et 99 % dans le classement. Au niveau économique c’est entre 3 et 3,5 € par porc charcutier de bénéfice en plus. » 

Impressionnant

La visite de cette salle avec 680 porcs charcutiers m’a impressionné. On sent que les animaux ne sont pas stressés, il n’y a pas un bruit. Le bien-être animal est indéniable, il n’y a aucune blessure sur les porcs. Il est évident qu’une alimentation à volonté avec une grosse part de fibres permet aux animaux d’atteindre la satiété, ce qui joue sur leur comportement et les empêche d’aller mâchouiller leurs congénères. Michel Bloc’h, président de l’UGPVB


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