Du mash fermier du sevrage à 6 mois

Aux Trinottières (49), le mash au foin de luzerne est une solution simple et efficace pour assurer la croissance des génisses après sevrage.

[caption id=”attachment_30922″ align=”alignright” width=”186″]david-plouzin David Plouzin, responsable de l’atelier génisses[/caption]

Suite à deux campagnes d’essais (2015-2016 et 2016-2017), David Plouzin, responsable de l’atelier génisses à la station expérimentale des Trinottières (49), revient sur l’intérêt du mash fermier pour gérer l’alimentation des génisses de renouvellement après sevrage. « C’est d’abord une solution intéressante pour valoriser les produits de la ferme. »

Par exemple, si l’apport de blé tel quel aux animaux réclame des apports « fractionnés » dans la journée, une fois noyé dans la masse d’un mélange fibreux, la distribution de la céréale devient beaucoup plus simple. « Les exploitations équipées d’une mélangeuse ont l’opportunité de préparer très facilement et en une seule fois un stock de mash pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines », insiste David Plouzin, en faveur de la simplification du travail dans les fermes où le temps est précieux.

La proportion de concentré en fonction de la valeur du fourrage

« À travers nos essais, nous avons cherché à mettre au point un produit prêt à l’emploi qui dose 0,70 à 0,75 UFL et 80 à 90 g de PDI par kilo de matière sèche, pour 13 % de MAT. L’objectif est d’obtenir un aliment qui fait ruminer : si besoin, ne pas hésiter à rajouter de la paille coupée pour ramener de la fibrosité. » Quant à la proportion de concentré, elle doit être ajustée selon la valeur du fourrage pour obtenir ces concentrations.

La recette des Trinottières préparée dans une remorque mélangeuse à vis verticale est la suivante : 500 kg de foin de luzerne (coupé par les couteaux de la machine), 25 kg de mélasse de betterave « assez épaisse servant de liant » et enfin, glissés après un certain temps de brassage, 12 L d’eau et 500 kg de mélange fermier contenant 70 % de blé aplati, 30 % de tourteau de colza ainsi que 10 kg de minéral 0 / 28 / 5.
« En 30 minutes, on obtient plus d’une tonne d’un mélange qui reste assez sec pour bien se conserver pendant un mois, même en période chaude, devant les animaux ou être stocké sur un sol bétonné à l’abri des rongeurs et des oiseaux. »

Le coût avancé pour ce mash est de l’ordre de 200 € / t. À la station, il est déversé tout au long du couloir, à 1 m de l’auge. « Au quotidien, nous en rapprochons matin et soir pour un accès à volonté. Chaque jour, les refus sont poussés vers un lot de génisses plus âgées. » Les essais ont montré une consommation moyenne de l’ordre de 4,5 kg brut de mash par génisse et par jour sur la phase allant du sevrage à 6 mois.

Sevrage précoce et ingestion limitée

Sur la station, la pratique est un sevrage précoce à l’âge de 8 semaines « en visant des animaux pesant de 82 à 85 kg ». À six mois, avec ce mash à volonté, les génisses sont tout de même dans les clous, « atteignant 200 kg de poids vif ». Cependant, pour aller plus loin dans l’expérimentation, l’apport d’un kilo de mélange blé-colza par jour et par animal en plus du mash pendant les deux mois suivant le sevrage à 8 semaines a été testé sur un lot. « Nous avons constaté alors un bonus de croissance. À 6 mois, cela se traduit par un poids vif de près de 10 kg supplémentaires. » Cela s’expliquerait par le fait que des veaux sevrés si jeunes ont, à la sortie de la phase lactée, « une capacité d’ingestion encore un peu faible », pas suffisante pour couvrir leurs besoins dans un premier temps en consommant seulement un aliment fibreux et encombrant. « Mais dans l’autre sens, pour des veaux pesant 85 kg au sevrage, il faut éviter qu’ils soient trop lourds à 6 mois : les dernières semaines, il peut arriver qu’il faille rationner le mash ou le diluer un peu. »


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