À Trévarez, toutes les vaches ont été mesurées : hauteur au garrot, diagonale et largeur de hanche. Objectif : redimensionner les stalles en se basant sur la moyenne du tiers supérieur.
La stabulation de la ferme expérimentale de Trévarez a été conçue en 1984. Quant aux logettes, elles ont été refaites en 2009, mais les tubulaires n’ont pas été modifiés. Cependant en 10 ans, le standard des vaches a changé. Résultat, Guillaume Le Gall, technicien d’élevage, ne comptait plus « les vaches perchées ». Autrement dit, les vaches qui mettent les pattes antérieures dans la logette et les postérieures dans le couloir d’exercice.
Caler sur le tiers des vaches les plus grandes
À l’origine de cette posture d’attente, des stalles mal dimensionnées. La plupart du temps pas assez longues à cause d’une barre au garrot mal positionnée. « La vache peut avoir du mal à se coucher ou à se relever. Alors elle hésite ; elle retarde le plus possible le moment de se coucher. Au risque de se fatiguer et surtout d’avoir des problèmes de pied ». Quitte parfois à mal s’engager et ne plus pouvoir se relever : la hantise des éleveurs de trouver ce type de vache coincée au petit matin… Avec en perspective une heure de perdue à démonter la logette, voire à recourir au télescopique pour la délivrer de sa mauvaise posture.
D’où cette décision de l’équipe de la ferme expérimentale de regarder de plus près le comportement quotidien des vaches pour tenter de solutionner le problème. « Nous avons commencé par réaliser 2 fois six séances d’observation pour repérer les stratégies d’évitement et les heurts aux tubulaires au moment de se lever », explique Sébastien Guiocheau, ingénieur bâtiment à la Chambre d’agriculture. Et de préciser que tous ces comptages ont été effectués en dehors des heures de repas et de traite.
[caption id=”attachment_31226″ align=”aligncenter” width=”720″] Adapter les dimensions des logettes (source Chambre d’agriculture)[/caption]
L’ensemble de ces observations, associées aux trois mesures prises sur toutes les laitières –hauteur au garrot, diagonale et largeur de hanche– a conduit à régler les logettes à 1,95 m de long (2,30 m en diagonale) et à fixer l’arrêtoir à 1,85 m. « Pour faire simple, nous avons calculé la moyenne du tiers supérieur en gabarit. Le but est que toutes les vaches aient les pattes arrière à l’intérieur de la logette et non plus sur le seuil. Certes, les vaches plus petites sont plus à l’aise, mais nous observons surtout que globalement les animaux se lèvent plus facilement. Et, depuis ce réglage, aucune vache n’est restée coincée : avant nous en avions 2 ou 3 chaque hiver », se félicite Guillaume Le Gall indiquant que les barres au garrot étaient auparavant fixées à 1,70 m du seuil.
Cette meilleure fréquentation des logettes a été vérifiée au travers de l’indice CCI (index international permettant des comparaisons objectives) qui met en balance le nombre de vaches couchées par rapport aux vaches en contact avec les stalles : à Trévarez, cet index qui était de 76 % atteint aujourd’hui 79 %, soit seulement 1 point de moins que l’objectif de 80 %.
Compromis entre confort des animaux et travail de l’éleveur
Quant au nombre de vaches couchées par rapport au nombre total d’animaux dans le troupeau, il est passé de 44 % à 63 %. Et Sébastien Guiocheau de conclure : « L’objectif pour les éleveurs est de trouver le meilleur compromis entre la qualité de leur travail (nettoyage des logettes) et le confort des animaux. Sachant que plus le temps de présence des vaches en stabulation est important plus il faut veiller à leur confort ».